1 juillet 2020
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/0048-8046
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/1663-4446
All rights reserved , info:eu-repo/semantics/embargoedAccess
Louis Pinto, « Le commerce des idées philosophiques », Revue européenne des sciences sociales, ID : 10.4000/ress.6446
L’intérêt des lecteurs français pour l’école de Francfort a mis un certain temps à prendre forme. Ce sont d’abord Walter Benjamin, Herbert Marcuse ou Theodor Adorno, comme musicologue, qui ont été remarqués. Puis, dans les années 1975-1985, les importateurs français ont surtout mis en avant la « théorie critique ». Cette stratégie permettait de concilier les ambitions théoriques de jeunes aspirants philosophes et la recherche d’une forme à la fois noble, renouvelée et radicale de marxisme : ils célébraient une pensée « ouverte », hétérodoxe, complexe et tourmentée mais plus ou moins indéfinissable. L’article vise à mettre en relation les trajectoires de ces importateurs avec l’espace des possibles politico-intellectuels marqué par le désenchantement d’après mai 1968 et par les perspectives politiques de la gauche au pouvoir.