Du « sujet » au « citoyen italien de race juive ». La circulation des catégories raciales dans le droit fasciste

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12 mars 2021

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Silvia Falconieri, « Du « sujet » au « citoyen italien de race juive ». La circulation des catégories raciales dans le droit fasciste », La Revue des droits de l’homme, ID : 10.4000/revdh.11383


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Le texte de la Déclaration sur la race, approuvé par le Grand conseil du fascisme en octobre 1938, définit le « problème juif » comme « l’aspect métropolitain d’un problème de caractère général ». Les politiques raciales coloniale et antijuive sont situées sur une ligne de continuité. L’affichage de la complémentarité entre les espaces métropolitain et ultramarin dans les sources de la période fasciste doit retenir l’attention de l’historien du droit qui se penche sur l’étude du racisme institutionnalisé. En effet, lorsque le gouvernement adopte les premières mesures frappant les « personnes appartenant à la race juive », l’arsenal juridique italien en matière raciale est déjà bien fourni. Des catégories, des techniques législatives et des usages de la notion de « race » se sont déjà forgés dans le cadre du droit colonial, à compter de la fin du XIXe siècle. Cet article remonte le chemin colonial de la mise en place des catégories raciales. Pour ce faire, il s’arrête sur les moments cruciaux du lien incontournable entre la métropole et l’outre-mer : Le renforcement du principe du ius sanguinis dans le cadre du pluralisme juridique colonial ; l’adoption progressive de la part les spécialistes du droit public et du droit colonial d’un langage davantage inspiré de la notion de « race » ; l’affirmation, par voie doctrinale et jurisprudentielle, de l’empêchement de mariages mixtes ; la définition de la condition juridique des métis italo-africain.

The Declaration on Race, a text approved by the Great Council of Fascism in October 1938, defines the “Jewish problem” as “the metropolitan aspect of a problem with a general character”. Colonial and anti-Jewish racial policies lie on the same continuum. Showing the complementarity between metropolitan and ultramarine spaces in the sources of the fascist period should retain the attention of the legal historian concerned with the study of institutionalized racism. Indeed, when the government adopts the first measures affecting “persons belonging to the Jewish race”, the Italian legal arsenal on racial matters is already well equipped. Categories, legislative techniques and uses of the concept of “race” have already been forged under colonial law since the end of the 19th century. This article retraces the colonial path of establishing racial categories. To this end, it focuses on the crucial moments in the fundamental link between the metropolis and the overseas territories: the strengthening of the ius sanguinis principle within the framework of colonial legal pluralism; the gradual adoption by specialists in public and colonial law of a language more influenced by the notion of “race”; the establishment, by doctrinal and jurisprudential means, of the impediment to mixed marriages; the definition of the legal status of Italian-African mixed race people.

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