Discrimination et vieillissement. Le regard d’un sociologue

Résumé 0

Pour le sociologue, l’enjeu est l’inclusion. Mais force est de reconnaître qu’elle est loin d’être assurée. Comment une loi d’adaptation de la société au vieillissement pourrait-elle y parvenir sans prendre le soin de définir la notion ? Comment parler d’inclusion quand, récemment encore, une loi (loi ELAN 2018) vient limiter les obligations relatives à l’accessibilité des logements aux personnes handicapées ? S’agissant des vieux, cette contradiction entre intention affichée et réalité des politiques publiques est ancienne. Déjà, en 1962, le rapport Laroque, qui se donnait pourtant pour ambition de répondre à la pauvreté des personnes âgées n’hésitait pas à affirmer - en cela influencé par les thèses démographiques d’Alfred Sauvy - que le vieillissement grève les conditions d’existence de la collectivité française. Les prémisses de l’âgisme étaient posées. Si le terme d’âgisme, construit sur celui de racisme, est discuté par Bernard Ennuyer, il présente l’avantage de désigner la stigmatisation des personnes âgées dans les discours et les politiques publiques assistancielles, qui ne permettent pas de penser la vieillesse autrement qu’en terme de risque.