1 avril 2019
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Laurence Granchamp, « Le sens de la mesure », Revue des sciences sociales, ID : 10.4000/revss.2550
Les citoyens-consommateurs recourent à différentes stratégies afin de réduire leur empreinte carbone dans l’alimentation, le transport ou encore logement. Pour les accompagner dans cette démarche, différents outils de mesure des émissions de gaz à effet de serre liées aux activités et aux modes de consommation ont été mis au point. Cet article, après avoir présenté quelques-uns des dispositifs existants, analyse la réception de l’un d’eux par des ménages alsaciens. Mesurer, au double sens de comptabiliser et de modérer, représente un enjeu fondamental d’objectivation et de justice sociale, à condition que les variables sociologiques soient prises en compte. Ces dispositifs placent les ménages et les individus en position de « responsables » de leurs choix, quand bien même ils n’ont pas de véritable prise sur ceux-ci. De ce fait, l’inquiétude de voir la mesure employée comme « sanction » plutôt que comme « coup de pouce » (ou nudge) parait légitime. La thèse défendue est que la mesure-quantification peut toutefois permettre d’opérer une transition vers plus de mesure-sobriété lorsqu’une telle démarche s’appuie sur des collectifs qui la dotent de sens.