7 juillet 2019
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/0248-9015
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/2429-4373
https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/ , info:eu-repo/semantics/openAccess
Eugenio Biagini, « Home Rule, Democracy and the Unmaking of the United Kingdom, 1885-1921 », Revue française de civilisation britannique, ID : 10.4000/rfcb.3842
De 1885 à 1921, la vie politique britannique fut dominée par la question de la dévolution parlementaire pour l’Irlande (Home Rule). Un des arguments contre le Home Rule fut qu’une telle mesure serait incompatible avec la survie de l’Empire britannique et aussi celle du Royaume-Uni parce que la souveraineté britannique ne pouvait être divisée. Cependant, les partisans du Home Rule soutenaient que la proposition était dans l’intérêt national de l’Irlande. Cette revendication divisait l’Irlande ainsi que le Royaume-Uni dans son ensemble et opposa le sud de l’Irlande à l’Ulster qui, en 1912, avait littéralement pris les armes contre l’idée d’affaiblir ou de diluer l’Union avec la Grande-Bretagne. En 1887, les libéraux en Écosse puis au Pays de Galles s’étaient lancés dans une campagne visant à obtenir leur propre forme d’autonomie législative. Si la question du Home Rule fut à l’origine ostensiblement un problème irlandais, elle devint le sujet d’un plus vaste débat concernant non seulement la gouvernance du Royaume-Uni mais aussi les tensions provoquées par l’existence d’un système politique centralisé d’une part et, d’autre part, l’expression de revendications de la part de groupes ethniques vivant dans des régions distinctes au sein d’un état multinational. Cet article examine le sens plus large pris par la question du Home Rule pendant une période de rééquilibrage constitutionnel dans un état certes libéral mais encore non-démocratique. L’étude démarre au moment où le système politique britannique était à son apogée, entre 1707 et 1885. A cette époque le parlement donnait une légitimité sociale et culturelle à la centralisation du pouvoir et apportait une cohésion au plus vaste projet impérial. L’article se concentre ensuite sur l’avènement de la démocratie à partir de 1885 et sur la façon dont celui-ci compliqua la tâche du parlement lorsqu’il s’agissait de s’entendre sur l’intérêt « national », en particulier lorsque ceci impliquait de trouver un terrain d’entente commun à quatre nations.