19 septembre 2020
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Emmanuel Roudaut, « Notes sur l’historiographie des loisirs », Revue française de civilisation britannique, ID : 10.4000/rfcb.5997
Après un essor considérable dans les années soixante et soixante-dix, l’historiographie des loisirs donne lieu à des bilans contrastés, souvent pessimistes. De nouvelles interrogations ont succédé à l’influence initiale de figures comme celles d’E.P Thompson et Eric Hobsbawm, manifeste dans l’intérêt porté au « loisir du pauvre » comme dans le souci d’articuler l’étude de la culture populaire avec celles des antagonismes sociaux. A présent, la Révolution industrielle et son impact présumé destructeur sur la culture populaire occupent une place moins centrale dans des travaux plus soucieux de mettre au jour les éléments de continuité, ce qui se traduit par une plus grande diversité dans les périodes étudiées. Une attention accrue est portée aux questions de genre, d’âge et d’appartenance locale, parfois au détriment de la notion de classe sociale. Là où certains voient une grille d’analyse plus fine mieux à même de rendre compte de phénomènes complexes, d’autres redoutent une dérive qui tendrait à négliger les rapports de domination économique et politique à l’œuvre dans le domaine des loisirs comme ailleurs.