15 septembre 2016
https://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/4.0/ , info:eu-repo/semantics/openAccess
François Cooren et al., « Matérialité, communication et organisation : La vidéo-filature d’une idée », Revue française des sciences de l’information et de la communication, ID : 10.4000/rfsic.2065
S’il y a un impensé de la matérialité qu’il faudrait corriger en communication organisationnelle, ce n’est pas en rappelant l’existence d’un monde dit matériel dont il s’agirait d’étudier les effets d’imbrication ou d’enchevêtrement avec un autre monde dit social. Il s’agirait, au contraire, de prendre en compte la dimension matérielle de tout ce qui permet à une pluralité d’êtres d’exister, que ces êtres soient des humains, des textes, des conversations, des technologies ou encore des organisations. Comme nous le démontrons empiriquement à travers la vidéo filature de la naissance, de l’évolution et de la concrétisation d’une idée tout au long d’un événement annuel, intitulé Museomix, l’existence de tout être passe par des médiateurs, des intermédiaires, des médias, des matérialiseurs, qui s’entre-expriment, s’entre-matérialisent, s’entre-articulent les uns les autres. Loin d’évacuer la question de la matérialité, l’approche constitutive de la communication que nous défendons nous invite donc à repérer tous ces effets de matérialisation par lesquels des êtres aux ontologies variables se mettent à exister plus ou moins dans et par la communication.