Monnaie frappée et pensée abstraite dans la Grèce du viie siècle avant J.-C.

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30 juin 2020

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Bernard Ancori, « Monnaie frappée et pensée abstraite dans la Grèce du viie siècle avant J.-C. », Recherches germaniques, ID : 10.4000/rg.3293


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Résumé Fr De En

Ce texte propose une lecture critique de la thèse d’Alfred Sohn-Rethel prétendant que la monnaie apparue en Grèce ancienne autour de 680 av. J.-C. serait la cause originelle de la pensée conceptuelle. Pour nous, l’émergence quasi simultanée de l’échange monétaire et de la pensée conceptuelle serait une corrélation plutôt qu’une causalité. Afin de montrer cette corrélation, je résumerai d’abord l’argument central de Sohn-Rethel. Puis je décrirai le processus menant – vers 630 av. J.-C, non vers 680 – à l’émergence de la pensée conceptuelle et de l’échange monétaire. Enfin, je montrerai que le même type de processus mena à la résurgence de ces deux phénomènes au tournant des xiie-xiiie siècles de l’Occident médiéval, et je proposerai à ce propos une interprétation en termes d’évolution du système idéologique indo-européen.

Hier soll Alfred Sohn-Rethels Behauptung, das in Griechenland um 680 vor Christus aufgekommene Münzgeld habe ursprünglich das Verstandesdenken ermöglicht, kritisch diskutiert werden. Dass der geldvermittelte Warentausch und das Verstandesdenken beinahe zeitgleich entstanden, scheint uns keine Frage der Kausalität, sondern vielmehr der Korrelation zu sein. Um dies zu verdeutlichen, will ich zuerst Sohn-Rethels Hauptargument zusammenfassen. Dann werde ich den Prozess schildern, der um 630, nicht um 680, stattfand und zum Verstandesdenken und zum geldvermittelten Warentausch führte. Schließlich werde ich aufzeigen, dass ein ähnlicher Prozess zu einem Wiederaufleben dieser zwei Phänomene um die Wende vom XII. zum XIII. Jahrhundert im Abendland stattfand, und werde dafür eine Interpretation vorschlagen, die die Entwicklung des ideologischen indo-europäischen Systems betrifft.

This article proposes a critical reading of Alfred Sohn-Rethel’s thesis, which claims that money, appearing in ancient Greece around 680 BC, was the original cause of conceptual thought. It will argue instead that the almost simultaneous emergence of monetary exchange and conceptual thought was a matter of correlation, rather than causation. To show this correlation it will first summarize Sohn-Rethel’s central argument, and then describe the process leading–in around 630 BC, rather than 680 BC–to the emergence of conceptual thought and monetary exchange. Finally, it will show that the same type of process led to the resurgence of these two phenomena at the turn of the 12th-13th centuries in the Medieval West, and propose an interpretation in terms of the evolution of the system of Indo-European ideology.

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