Jardins, parcs et paysages dans l’œuvre de Hermann Hesse – ou Par-delà nature et culture

Fiche du document

Date

4 mars 2021

Discipline
Type de document
Périmètre
Langue
Identifiant
Relations

Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/0399-1989

Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/2649-860X

Organisation

OpenEdition

Licences

https://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/4.0/ , info:eu-repo/semantics/openAccess




Citer ce document

Fournier Kiss Corinne, « Jardins, parcs et paysages dans l’œuvre de Hermann Hesse – ou Par-delà nature et culture », Recherches germaniques, ID : 10.4000/rg.4882


Métriques


Partage / Export

Résumé Fr De En

La distinction entre jardins et paysages semble relever de l’évidence selon nos critères occidentaux : les premiers relèveraient de la culture (les jardins réclament l’intervention systématique et visible de l’Homme), les seconds de la nature (les paysages donnent l’impression de se développer librement et indépendamment de l’action humaine). Hermann Hesse, à de nombreux moments de son œuvre, s’appuie lui aussi sur cette dialectique, qu’il développe en privilégiant les oppositions entre le clos et l’ouvert, entre l’exotique et le familier. Néanmoins, ce qui semble devoir constituer une différence irréductible finit chez lui toujours par être remis en question, généralement déjà au sein de la même œuvre : les jardins font éclater leur clôture, renoncent à leur ordre et à leur aménagement, s’immiscent dans les paysages, tandis que les paysages sont présentés comme des prolongements des jardins et s’avèrent contenir une bio-diversité parfaitement insoupçonnée au départ, qui n’a rien à envier à celle des jardins. Jardins et paysages sont « en mouvement », et ils deviennent non seulement de véritables palimpsestes surchargés d’écritures de lieux multiples, mais fonctionnent également, pour l’observateur, comme un moyen privilégié d’entrer en confrontation avec son inconscient et d’accéder à une meilleure connaissance de soi.

Die Unterscheidung zwischen Gärten und Landschaften scheint laut unseren westlichen Kriterien offensichtlich zu sein: die ersten würden der Kultur unterstehen (Gärten erfordern systematische und sichtbare menschliche Eingriffe), die letzteren der Natur (die Landschaft macht den Eindruck, sich frei und unabhängig vom menschlichen Handeln zu entwickeln). Auch Hermann Hesse stützt sich in manchen Momenten seines Werks auf diese Dialektik, und er entwickelt diese mithilfe von Gegensätzen zwischen dem Geschlossenen und dem Offenen, dem Exotischen und dem Vertrauten. Erscheint die Differenz als unüberwindbar, wird sie jedoch anschließend infrage gestellt, und in der Regel bereits innerhalb desselben Werks: Gärten brechen ihre Zäune auf, verzichten auf ihre Ordnung und Einrichtung, gehen fließend in die Landschaften über, während Landschaften als Erweiterung von Gärten präsentiert werden und auf unerwartete Weise erweisen, dass sie eine genau so reiche Biodiversität enthalten wie die Gärten. Gärten und Landschaften sind „in Bewegung“ und werden nicht nur zu echten Palimpsesten, die mit Schriften von verschiedenen Orten übersät sind, sondern fungieren auch für den Betrachter als bevorzugtes Mittel, um sich seinem Unterbewusstsein zu stellen und eine bessere Selbstkenntnis zu erreichen.

The distinction between gardens and landscapes often seems obvious according to our Western conception: the first would belong to culture (gardens requiring systematic and visible human intervention), the second to nature (landscapes developing freely and independently of human action). Hermann Hesse, at numerous moments in his work when describing gardens and landscapes, also relies on this dialectic, which he develops by highlighting the contrasts between the closed and the open, the exotic and the familiar. Nevertheless, what seems at first glance to constitute an irreducible difference ends up being questioned by him, usually in the course of the same work: Gardens break down their enclosing fences; renounce their order and layout; and invade the domain of landscape. Landscapes, on the other hand, are presented as extensions of gardens and contain a biodiversity as carefully choreographed as any garden. Gardens and landscapes are “in motion” and they become not only true palimpsests overloaded with the writings of multiple places, but also function, for the observer, as a privileged means of confronting his unconscious and gaining a truer knowledge of himself.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en