La forêt : espace de légitimation du projet colonial allemand en Chine (1898-1914)

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5 février 2019

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Cet article évoque l’histoire de « l’impérialisme écologique » (A. Crosby) allemand dans la concession de Kiautschou et dans l’Empire chinois entre 1898 et 1914. À Kiautschou, la déforestation fut le principal problème auquel l’administration forestière allemande dut faire face. Pour la combattre, elle mena une politique volontariste qui fut rapidement couronnée de succès et contribua à propager la réputation de l’office des forêts de Tsingtau dans toute la Chine. Du point de vue idéologique, les forestiers allemands étaient imprégnés d’un « chauvinisme environnemental » (W. H. Rollins) qui derrière l’exigence de la protection de la forêt véhiculait une ambition de domination et des objectifs géopolitiques. À Kiautschou, les mesures de protection de la forêt devaient « discipliner » la population indigène ; dans le reste de la Chine, la sylviculture donna une impulsion nouvelle au partenariat germano-chinois et se révéla être un instrument au service de la Weltpolitik. En définitive, cette étude de cas confirme la thèse d’une relation étroite entre environnementalisme colonial et stratégies de domination impériale. Elle met également en évidence certains traits caractéristiques de la variante allemande de ce phénomène, principalement l’importance de la dimension esthétique et identitaire de la forêt pour les Allemands outre-mer.

Der Beitrag arbeitet die Geschichte des deutschen „ökologischen Imperialismus“ (A. Crosby) im Pachtgebiet Kiautschou und im Kaiserreich China im Zeitraum 1898‑1914 heraus. In Kiautschou war die Entwaldung das Hauptproblem für die deutsche Forstverwaltung. Um ihr entgegenzuwirken führte sie eine gezielte Politik durch, die rasch erfolgreich wurde und trug dazu bei, den Ruf des Tsingtauer Forstamts in ganz China zu verbreiten. Ideologisch betrachtet waren die deutschen Forstbeamten von einem „Umweltchauvinismus“ (W. H. Rollins) geprägt, der mit dem Anspruch des Waldschutzes Herrschaftsbestrebungen und geopolitische Ziele transportierte. In Kiautschou sollte die einheimische Bevölkerung durch Forstschutzmaßnahmen diszipliniert werden; im Rest Chinas gab die Forstwirtschaft der deutsch-chinesischen Partnerschaft neue Impulse und erwies sich als Instrument im Dienst der Weltpolitik. Letztendlich erhärtet diese Fallstudie die These eines engen Zusammenhangs zwischen kolonialen Environmentalismus und imperialen Herrschaftsstrategien. Sie beleuchtet aber auch einige Merkmale der deutschen Variante dieses Phänomens, vor allem die große Bedeutung der ästhetischen und identitären Dimension des Waldes für die Deutschen in Übersee.

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