28 mars 2008
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Nicolas Cadet, « Anatomie d’une « petite guerre », la campagne de Calabre de 1806-1807 », Revue d’histoire du XIX siècle, ID : 10.4000/rh19.1010
Au début de l’année 1806, Napoléon charge le maréchal Masséna de conquérir le royaume de Naples afin de placer son frère Joseph sur le trône napolitain. Malgré la facilité avec laquelle s’effectue la conquête, les Français se trouvent rapidement confrontés à de sérieuses difficultés. Soumis aux attaques des forces britanniques basées en Sicile, ils doivent également faire face à une féroce guérilla dans les provinces les plus méridionales du royaume. Soutenus par les Anglo-Siciliens, les insurgés calabrais parviennent à mettre en échec les troupes du général Reynier et obligent Masséna à intervenir personnellement. La Calabre devient alors un véritable laboratoire des méthodes de lutte anti-insurrectionnelle : les colonnes mobiles françaises se livrent à un incessant quadrillage du terrain, utilisent des unités spécialement formées à la contre-guérilla, lèvent des auxiliaires parmi la population calabraise. Grâce à l’emploi de ces méthodes, la région est progressivement pacifiée, mais la campagne se révèle fort coûteuse et préfigure les difficultés que les Français rencontreront peu après en Espagne.