20 décembre 2009
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Jean-Noël Tardy, « Les mystères de Marseille : secret et sociétés secrètes à Marseille et dans le Vaucluse en 1841 », Revue d’histoire du XIX siècle, ID : 10.4000/rh19.2082
Dans la nuit du 23 mars 1841, un rassemblement insurrectionnel des sociétés secrètes républicaines de Marseille est dispersé par les autorités. L’enquête entraîne l’arrestation de plus de 260 individus. La majorité de ces arrestations ont eu lieu dans le département de Vaucluse, dans les villes d’Orange et de Carpentras et dans les communes rurales qui les entourent où les sociétés secrètes étaient implantées. L’évènement n’est donc pas sans importance et démontre la vitalité d’un républicanisme rural avant 1848. Mais cette affaire est placée entièrement sous le signe du secret qu’il convient donc, non seulement de lever en partie, mais surtout d’analyser comme un objet historique à part entière. En effet, les sociétés secrètes comme les autorités judiciaires et administratives l’utilisent : les uns comme instrument de gouvernement afin d’échapper au regard de l’opinion, les autres pour échapper à la loi mais aussi pour assurer une cohésion au groupe politique. Dans les deux cas, le secret est pratiqué par des acteurs qui se revendiquent de la transparence libérale ou révolutionnaire mais qui surmontent ou ignorent cette contradiction par l’invocation de la raison d’Etat pour l’autorité, par le développement d’une mystique républicaine pour le groupe clandestin.