L’ancêtre contenu en silence, Mallarmé 1885

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24 août 2021

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Louis Hincker, « L’ancêtre contenu en silence, Mallarmé 1885 », Revue d’histoire du XIX siècle, ID : 10.4000/rh19.7470


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Faut-il s’étonner du silence de Mallarmé dans sa lettre autobiographique en réponse à la sollicitation envoyée par Verlaine qui désire en novembre 1885 écrire un article pour Les Hommes d’aujourd’hui : « Le Conventionnel n’a-t-il pas présidé au cours du procès Louis XVI ? Circonstances remarquables ? Comment mort ? ». L’ancêtre est un peu lointain, un arrière-grand-oncle, le poète n’en a jamais parlé, et Mallarmé privilégie toujours l’ellipse plutôt que l’explication. Mais d’autres se sont souvent proclamés d’eux-mêmes les historiens de cet héritage, à la place de l’intéressé. Mallarmé n’aurait-il pas cependant répondu autrement que ce qui était attendu ? Car enfin, dans la poétique de Mallarmé, jamais le silence ni l’ancestralité n’auront été neutres, bien au contraire. L’article propose de reconnaître dans ce silence une manière de déjouer une nouvelle fois, comme souvent chez le poète, les dispositifs d’énonciation organisant la société contemporaine, dans tout ce qui les enracine et les ordonne généalogiquement.

Should we be surprised at Mallarmé’s silence in his autobiographical letter responding to the questions sent to him by Verlaine? In November 1885, Verlaine, wishing to write an article for Les Hommes d’aujourd’hui, asked: “Did not the member of the National Convention preside during Louis XVI’s trial? Were these remarkable circumstances? How did he die?” The ancestor in question being rather distant, a great-great-uncle, the poet never spoke of him and Mallarmé always preferred the ellipsis to an explanation. But in his place, others have often proclaimed themselves as the historians of this legacy. However, Mallarmé would he have not responded in an unexpected way? After all, in Mallarmé’s poetry never was either silence or ancestry neutral, far from it. This article seeks to find in his silence a way in which once again, as often the case with this poet, Mallarmé eluded the rules of formulation that structured contemporary society, especially in the ways that these rules were anchored and ordered in their genealogical aspect.

Sollten wir uns über das Schweigen Mallarmés wundern in seinem autobiographischen Brief, mit dem er auf Verlaines Fragen antwortete? Im November 1885 fragte Verlaine, der einen Artikel für „Les Hommes d’aujourd’hui“ schreiben wollte: „Hatte nicht das Mitglied des Nationalkonvents während des Prozesses von Ludwig XVI. den Vorsitz? Waren das bemerkenswerte Umstände? Wie ist er gestorben?“ Da der fragliche Vorfahre ziemlich weit entfernt war, ein Groß-Großonkel, sprach Mallarmé nie von ihm, zumal er stets die Ellipse einer Erklärung vorzog. Dafür haben sich oft andere an seiner Stelle zu Historikern dieses Vermächtnisses aufgeschwungen. Doch hätte Mallarmé nicht auf eine unerwartete Weise reagiert? Schließlich war in Mallarmés Poesie weder das Schweigen noch die Abstammung jemals neutral, ganz im Gegenteil. Dieser Artikel versucht, in seinem Schweigen eine Art und Weise zu finden, in der sich Mallarmé wieder einmal, wie so oft bei diesem Dichter, den Formulierungsregeln entzog, die die zeitgenössische Gesellschaft strukturierten, insbesondere im Hinblick darauf, wie diese Regeln in ihrem genealogischen Aspekt verankert und geordnet waren.

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