10 février 2015
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Stefano Maggi, « Les autobiographies des cheminots italiens », Revue d’histoire des chemins de fer, ID : 10.4000/rhcf.1614
Dans le monde ferroviaire italien, le genre autobiographique est né au cours de la seconde moitié du xixe siècle. Décrivant une réalité sociale propre à l’Italie (forte politisation d’un groupe professionnel qui resta longtemps le plus important du pays) et certains tournants de son histoire (nationalisation en 1905, guerres mondiales), le corpus étudié ici est pour partie issu de l’Archivio Diaristico Nazionale Pieve Santo Stefano mais fait également place à la littérature, qu’elle soit de témoignage ou non. L’ensemble représente une production s’étendant à l’échelle du xxe siècle et en constante évolution, sous l’effet notamment de la mise à la retraite récente de très nombreux cheminots italiens. À la suite des écrits de dirigeants ou de syndicalistes, le champ autobiographique et romanesque ayant trait aux chemins de fer en Italie est caractérisé par des témoignages critiques d’employés ou d’agents exploités par les compagnies privées, par le rôle et l’image politiques de la communauté ferroviaire, par les œuvres d’enfants de cheminots traduisant aussi bien le souvenir parfois ému d’une « grande famille cheminote » que les conditions difficiles de l’exercice de ses métiers. Apparaît enfin la rupture opérée avec ce monde par les descendants de lignées d’employés du chemin de fer.