14 décembre 2017
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Dorin Stanescu, « La gare comme espace des cérémonials publics. Le cas de la gare de Ploieşti en Roumanie », Revue d’histoire des chemins de fer, ID : 10.4000/rhcf.2116
La gare de Ploieşti n’est pas une gare comme les autres dans la Roumanie du dernier quart du xixe siècle. Carrefour névralgique d’un royaume constitué en 1881, elle est un lieu emblématique de la modernisation du pays, créé et fréquemment visité par Charles Ier, premier souverain roumain. On s’intéresse dans un premier temps à la matérialité et à l’environnement d’un lieu de prestige et de luxe, mais aussi de contraste entre Orient et Occident, où s’accomplit avec une relative brutalité un processus d’ingénierie sociale dont l’industrie ferroviaire est le levier. On s’attache ensuite à décrire les coulisses d’un véritable spectacle, d’abord ferroviaire mais aussi politique, dont la gare est le théâtre lors des grandes cérémonies qui marquent le passage de personnalités de premier rang (famille royale, souverains étrangers) mais aussi de personnages politiques plus modestes. Alors, les masses sont conviées à rejoindre les élites mobilisées pour l’événement et Ploieşti offre un observatoire privilégié des représentations, rituels, échanges, tensions qui dominent la vie politique de la monarchie. Ces événements, routiniers ou exceptionnels (venue du Tsar en 1877), assurent la médiation entre dirigeants et populations à une époque durant laquelle la société roumaine est confrontée à une modernisation accélérée qui est objet de fierté mais heurte, précisément dans cet environnement urbain, une culture encore largement rurale.