Dans les embarras de Rouen. Le transport de l’armée britannique à l’Ouest en 1914-1918

Fiche du document

Date

14 décembre 2017

Discipline
Type de document
Périmètre
Langue
Identifiant
Relations

Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/0996-9403

Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/1775-4224

Organisation

OpenEdition

Licences

All rights reserved , info:eu-repo/semantics/openAccess




Citer ce document

Pierre Lepage, « Dans les embarras de Rouen. Le transport de l’armée britannique à l’Ouest en 1914-1918 », Revue d’histoire des chemins de fer, ID : 10.4000/rhcf.2143


Métriques


Partage / Export

Résumé Fr En

Les accords franco-britanniques nés de l’Entente cordiale de l’année 1904 laissent espérer la participation d’un Corps expéditionnaire britannique aux côtés de l’armée française dans l’hypothèse où l’Empire allemand se livrerait à une agression armée contre la France ou contre le royaume de Belgique. En pareil cas l’état-major français a étudié un plan de transport du contingent britannique débarqué initialement dans les ports du Havre, de Rouen et de Boulogne et acheminé vers le front de bataille par les réseaux ferroviaires français. Entre août 1914 et novembre 1918, l’armée française comme l’armée britannique s’adaptent à la dimension industrielle de la guerre. Elle implique la mise en œuvre d’une énorme logistique et son transport, particulièrement complexes dans la région de Rouen et lors de l’engagement britannique massif sur la Somme en 1916. Il s’ensuit sur les réseaux ferroviaires très surchargés du Nord et de l’État des difficultés d’exploitation marqués par une crise des matériels roulants et par les travaux massifs conduits par les compagnies de sapeurs des chemins de fer et les sections de chemins de fer de campagne. Le trafic dépasse parfois les limites de la saturation. Le service automobile, un expédient initialement, conquiert peu à peu une place prépondérante stratégiquement, notamment aux moments décisifs des batailles de 1918. Sur le plan des relations humaines, les commissaires militaires et techniques sont solidaires et les rapports des régulateurs militaires français avec leurs homologues britanniques sont cordiaux mais les relations entre les dirigeants des deux réseaux du Nord et de l’État sont difficiles. La priorité accordée aux transports de guerre ne peut occulter le climat de concurrence commerciale qui existait avant-guerre entre les deux compagnies notamment en Haute-Normandie. La suggestion avancée par les militaires d’un réseau unifié conduit le gouvernement français à reprendre la main à la fin de 1917 par la création d’un ministère des Transports, puis à confier l’autorité sur les réseaux ferroviaires au ministère des Travaux publics, agissant par délégation du ministre de la Guerre, gage d’une meilleure efficacité dans la gestion de ces réseaux confrontés à de graves difficultés financières et techniques par suite des épreuves d’un conflit interminable.

The Franco-British agreements resulting of the Entente Cordiale of 1904 suggested a British Expeditionary Corps involvement alongside the French Army in case of an armed aggression of France or of Belgian Kingdom by the German Empire. For such a case, the French Staff had studied a transportation plan of the British contingent originally landed in the ports of Le Havre, Rouen and Boulogne and routed to the front of battle by the French rail networks. From August 1914 to November 1918, the French army and the British army coped with the industrial dimension of the war. It brought to implement enormous capabilities in the field of logistics and transport, particularly complex in the region of Rouen and during the massive British engagement on the Somme in 1916. On the overloaded “Nord” and “État” networks, this resulted in operating problems related to rolling stock shortage and to massive works carried out by the sappers of the Engineers Railway companies and Field Railway sections. Traffic sometimes exceeded the limits of saturation. Mechanical Transport, initially an expedient, conquered a prominent strategic role, notably during the decisive moments of the battles of 1918. On the human level, the military and technical commissioners remained supportive of each other’s while the relationships of French military regulators with their British counterparts were cordial. On the contrary, the leaders of the “Nord” and “État” networks had difficulties to work together. The priority given to war transportation could not overshadow the climate of commercial competition that existed before the war between the two companies, especially in Haute-Normandie. The suggestion made by the military of a unified network led the French Government to take over at the end of 1917, firstly by the creation of a Ministry of transportation, then entrusting the authority on the rail networks to the Ministry of public works, by delegation of the Minister of war. It was the guarantee of greater efficiency in the management of these networks, which, before long, would face serious financial and technical difficulties caused by an endless conflict.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en