28 juillet 2021
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Sabine Arnaud, « Le sauvage, le sourd-muet et l’enfant ordinaire », Revue d’histoire des sciences humaines, ID : 10.4000/rhsh.5830
Dans le sillage de la Révolution française, on assiste, d’un côté, à l’émergence du modèle de l’école normale, de l’autre, à la création de modèles pédagogiques différents pour les enfants auxquels ce type d’éducation ne peut s’adresser. Roch-Ambroise Cucurron Sicard, premier directeur de l’Institut national des sourds-muets, et Jean-Marc Gaspard Itard, médecin de la même institution, s’attellent chacun à l’éducation d’un enfant, Massieu et Victor, qui deviennent des cas exemplaires. C’est alors le moment de cristallisation de plusieurs catégories – enfant ordinaire, enfant sauvage, enfant sourd-muet, enfant idiot – qui vont bientôt jouer un rôle stratégique dans le destin de l’enfance et les politiques d’éducation. Il s’agit ici d’examiner comment leurs usages de ces termes chargent cette distinction d’une portée épistémologique et politique dans la détermination de la normalité.