Réformer l’éducation : travailler ensemble au bien commun en développant une intelligence collective

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15 juin 2020

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Jean-Marie De Ketele, « Réformer l’éducation : travailler ensemble au bien commun en développant une intelligence collective », Revue internationale d'éducation de Sèvres, ID : 10.4000/ries.9463


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« La notion de réforme est-elle encore pertinente aujourd’hui ? ». Ainsi s’est ouvert le colloque international organisé du 12 au 14 juin 2019 par la Revue internationale d’éducation de Sèvres. À la lumière des contributions de ce numéro, la réponse semble positive et optimiste, même si elle mérite d’être discutée et de ne pas être réduite à la seule conception top-down. Un raisonnement en trois temps est ensuite tenu : l’identification des leviers contextualisés pour réformer ; la nécessité d’installer un maillage collaboratif ; la proposition d’un scénario pour l’avenir. En premier lieu, les leviers sont essentiellement des acteurs (personnes et institutions) qui jouent ou joueront leur rôle de levier si l’on ne travaille pas sans eux, ni contre eux, ni simplement pour eux, ce qui implique de se demander à quelles conditions. Le maillage collaboratif implique de développer et valoriser des triangulations entre les acteurs au sein des différentes strates du système, à savoir : celle des « communautés locales d’apprentissage » ; celle de la « gouvernance par le milieu » ; celle de la « vision éducative » ; celle de la « vision socio-politique ». Enfin, suite à l’intelligence collective ainsi créée, le scénario actuel de la forme scolaire se transformerait progressivement pour aller non pas vers un scénario de rescolarisation mais vers un scénario des formes partenariales, où les divers lieux et espaces d’apprentissage seraient appelés à se multiplier autour d’un récit mobilisateur que l’on peut espérer au service d’un bien commun.

“Is the notion of reform relevant today?” Thus opened the international symposium organized from 12 to 14 June 2019 by the Revue internationale d’éducation de Sèvres. In light of the contributions to this issue, the answer seems positive and optimistic, even if it deserves to be discussed and not reduced to a top-down conception alone. The reasoning took place in three stages: the identification of contextualized levers for reform; the need to embed a collaborative network; and proposing a scenario for the future. First of all, the levers are essentially actors (people and institutions) who play, or will play, their role of leverage provided we do not work without them, nor against them, nor simply for them, which implies asking ourselves on what conditions. Collaborative networking involves developing and promoting triangulations between actors within the different strata of the system, namely: “local learning communities”; “governance by the middle”; “educational vision”; and “socio-political vision”. Lastly, following on from the collective intelligence thereby created, school in its current scenario will, it follows, gradually transform and move towards a scenario not of re-schooling but towards one of forms of partnerships, where the various sites and spaces of learning will be called upon to grow in number around a mobilizing narrative which, we hope, can serve a common good.

“¿Sigue siendo pertinente la noción de reforma hoy en día?” Así se abrió el coloquio internacional organizado desde el 12 hasta el 14 de junio de 2019 por la Revue internationale d’éducation de Sèvres. A partir de las contribuciones de este número, la respuesta parece positiva y optimista, aunque merezca discutirse y no limitarse a una mera concepción top down. Un razonamiento en tres tiempos se ha desarrollado entonces: la identificación de palancas contextualizadas para reformar; la necesidad de instaurar una red colaborativa; la propuesta de un escenario para el futuro. En primer lugar, las palancas son esencialmente unos actores (personas e instituciones) que desempeñan o han de desempeñar un papel de palanca si no se trabaja sin ellos, ni contra ellos, ni sencillamente por ellos, lo que implica interrogarse bajo qué condiciones. La red colaborativa implica desarrollar y valorizar unas triangulaciones entre los actores en el marco de los diferentes estratos del sistema, o sea: la de las “comunidades locales de aprendizaje”, la de la “gobernanza por el medio”, la de la “visión educativa”, la de la “visión socio-política”. Por fin, con la creación de una inteligencia colectiva, el escenario actual de la forma escolar se transformaría paulatinamente para dirigirse, no hacia un escenario de retorno a la escolarización sino hacia un escenario de formas asociativas en el que los diversos lugares y espacios de aprendizajes tendrían vocación a multiplicarse alrededor de un relato movilizador que se hará, según podemos esperar, al servicio del bien común.

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