7 décembre 2018
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Gilbert Buti, « Du rouge pour le Noir : du corail méditerranéen pour la traite négrière au xviiie siècle », Rives méditerranéennes, ID : 10.4000/rives.5747
Au xviiie siècle des observateurs soulignent la passion des populations d’Afrique noire pour le corail rouge de Méditerranée. En branche ou travaillé, ce produit figure dans les cargaisons des navires négriers européens. Très tôt contrôlé par des marchands et de puissantes compagnies, le corail participe à la première mondialisation des échanges. Il prend une place originale dans l’intensification des relations avec l’Asie. Marseille contribue à ces échanges à partir de ressources locales ou exploitées dans les concessions d’Afrique du Nord par la Compagnie royale d’Afrique. Le corail est transformé dans de proches ateliers et manufactures. Il compose une petite partie des marchandises de navires marseillais qui se livrent à la traite négrière. Des négociants servent aussi de liens entre la Compagnie royale d’Afrique et la Compagnie des Indes orientales (Lorient) pour diffuser une part de la production méditerranéenne. Le corail sert à des achats d’esclaves mais aussi de « produit d’appel » pour amorcer une négociation.