Avant la vida : aux origines de la légende de Jaufre Rudel, grand amour ou petite mort ? Les témoignages de Rofian et de Pétrarque

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28 mai 2021

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Jaufre Rudel Vidas Rofian Pétrarque Deuxième croisade Jaufre Rudel Vidas Rofian Petrarch Second Crusade


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Roy Rosenstein, « Avant la vida : aux origines de la légende de Jaufre Rudel, grand amour ou petite mort ? Les témoignages de Rofian et de Pétrarque », Revue des langues romanes, ID : 10.4000/rlr.4139


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Selon la légende, Jaufre Rudel serait mort comblé dans les bras de la comtesse de Tripoli. Mais un témoignage antérieur ou contemporain révèle que le troubadour est mort en mer. Rofian affirme qe moric al passage, qu’il est mort pendant la traversée. Pétrarque suivra Rofian : il place Jaufre parmi les troubadours malheureux car il serait parti chercher la mort et n’aurait pas connu la joie de voir sa dame. Contrairement à Rofian et Pétrarque, c’est l’auteur de la vida qui a eu l’idée géniale de maintenir en vie le poète mourant le temps de débarquer à Tripoli. La vida le fait arriver en Terre Sainte à l’article de la mort : per mort. Pour le faire expirer dans les bras de son amour de loin, qu’il aurait enfin connu de près, il n’y a qu’un pas inspiré, mais un pas seulement. Contrairement à la critique – de Gaston Paris à Don Monson, la seule fréquentation de Lanquan li jorn et une notion des origines nobles du troubadour laissent une trop grosse part à la création. Rofian nous livre le chaînon manquant en faisant disparaître notre troubadour en mer. La part d’invention dans la vida – nécessaire et admirable – se réduit à l’avoir gardé encore en vie le temps de le déposer dans les bras de la comtesse.

According to legend, Jaufre Rudel died happy in the arms of the Countess of Tripoli. But an earlier or contemporary testimony states that the troubadour died on the high seas : Rofian maintains qe moric al passage, that he died during the crossing. Petrarch follows Rofian. He places Jaufre among the unhappy troubadours for he had set out to die and did not live to see his distant lady. Unlike Rofian and Petrarch, it was the author of the vida who had the brilliant idea to keep the dying poet alive long enough to reach Tripoli. The vida has him arrive in the Holy Land as good as dead: per mort. For him to expire in the arms of his distant love, whom he would have seen up close at last, was an inspired step, but only one step. Despite critics from Gaston Paris to Don Monson, simply the memory of Lanquan li jorn and an awareness of the troubadour’s noble ancestry leave too much room to the vida author’s imagination. Rofian provides the missing link in showing the troubadour died on his way. The role of the imagination in the vida – necessary and worthy – is limited to keeping the poet alive long enough to reach the Countess’s arms.

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