30 juin 2021
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de Barros Françoise, « Les esthéticiennes, “petites mains” de l’industrie cosmétique ? », Recherches sociologiques et anthropologiques, ID : 10.4000/rsa.4384
L’article traite d’une profession des classes populaires fortement féminisée, les esthéticiennes, en la replaçant dans le secteur économique auquel elle appartient : l’esthétique-cosmétique. Or celui-ci est dominé par l’industrie cosmétique qui produit les différentes substances utilisées dans les soins esthétiques à la fois par les professionnelles (les esthéticiennes) et les consommatrices. Une première partie dessine à grands traits les contours de ces relations entre profession d’esthéticienne et industrie cosmétique : l’histoire de cette relation initiée dans l’invention, au début du 20ème siècle, de la profession d’esthéticienne, la structuration économique et représentative du secteur autour des canaux de distribution de la production cosmétique dont les esthéticiennes et leurs lieux de travail font partie. Les deux parties suivantes sont consacrées à la façon dont ces liens s’incarnent dans le travail des esthéticiennes en s’attachant à la place prise par les produits cosmétiques. D’un côté, le travail de vente, et les relations commerciales avec les marques productrices des produits utilisés dans le cadre des prestations, placent les esthéticiennes dans un rapport de dépendance à l’égard de ces marques, et entrainent un sentiment de déqualification. Mais d’un autre côté, les esthéticiennes se dégagent de l’emprise de l’industrie cométique en développant leur propre expertise cosmétologique.