30 juin 2020
https://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/4.0/ , info:eu-repo/semantics/openAccess
Morgane Jourdain et al., « Les sujets disloqués et non-disloqués chez l’enfant français », Scolia, ID : 10.4000/scolia.1073
Le but du présent article est d’identifier les contextes dans lesquels les enfants français produisent des sujets disloqués et non disloqués. Pour cela, nous avons effectué une analyse de corpus pour 21 enfants entre 2 et 5 ans du corpus TCOF, et avons extrait un total de 370 sujets disloqués et 1029 sujets non-disloqués. Nous montrons que, chez l’enfant, les sujets disloqués (i) correspondent toujours au topique de l’énoncé, (ii) peuvent exprimer un topique contrastif et (iii) sont utilisés pour des référents moins accessible pour l’interlocuteur que des sujets pronominaux non-disloqués. Les sujets lexicaux non-disloqués sont très peu nombreux, 11 au total. Cependant, la quasi-totalité de ces cas apparaissent dans un contexte radicalement opposé aux sujets disloqués et pronominaux : ils sont produits dans des énoncés tout-focus. Ces résultats suggèrent que les enfants maîtrisent les fonctions de la dislocation dès le début de la production de cette construction. Cela qui remet en question les études antérieures selon lesquelles le pronom clitique chez l’enfant est un marqueur flexionnel et donc un élément obligatoire de la phrase dans la grammaire de l’enfant.