Construire le mérite dans la fonction publique d’État : l’exemple de la Culture (1880–1980)

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11 février 2019

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Odile Join-Lambert et al., « Construire le mérite dans la fonction publique d’État : l’exemple de la Culture (1880–1980) », Sociologie du travail, ID : 10.4000/sdt.13602


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L’institution de l’évaluation et de la notation au mérite dans la fonction publique d’État a souvent été envisagée sous l’angle des circulations entre secteurs privé et public ou avec l’étranger. En revanche, l’histoire interne de la nouvelle forme d’appréciation du travail des fonctionnaires, une fois recrutés, a moins retenu l’attention. Cet article déplace le regard sur la construction progressive d’une notation des fonctionnaires au sein de l’administration de la Culture. Il éclaire les difficultés à mettre en œuvre la promesse républicaine de fonder le mérite sur la seule différence des talents : comment mesure-t-on le travail du fonctionnaire et comment évalue-t-on ses compétences tout en assurant la promotion du plus grand nombre ? En se centrant sur les procédures concrètes de notation et d’avancement des personnels des musées – envisagées ou mises en œuvre – l’article montre que la notation se réalise suivant des temporalités et des modalités différenciées selon les niveaux hiérarchiques. Elle n’en constitue pas moins un outil de relation entre des groupes socioprofessionnels que tout sépare et qu’elle fait tenir ensemble. La mesure de l’activité existe en pratique avant le mouvement de remise en cause néo-managérial des règles du système bureaucratique des années 1960. L’évaluation du « mérite » à la française est donc loin d’être uniquement liée à l’importation de modes de management anglo-saxonnes.

Merit-based procedures for evaluating and grading civil servants in the French central government have often been studied from the angle of circulations of ideas or practices between the public and private sectors or toward foreign organizations. Less attention has been given to the internal origins of procedures for assessing the work of civil servants. This article focuses on the procedures gradually worked out to evaluate civil servants in the French Ministry of Culture. Light is shed on the difficulties of keeping the Republic’s promise to base merit only a difference in talent alone. How to measure a civil servant’s work? Are qualifications evaluated while seeing to it that as many government employees as possible receive promotions ? This focus on procedures, imagined or actually used, for grading, evaluating and promoting the personnel in museums shows that these processes follow a timing and modality that vary depending on the level in the hierarchy. The evaluation process, however, does wield ties between socio-occupational groups that all else separates. Practices for measuring the work done by these civil servants existed before the neomanagerial objection to the bureaucratic system’s rules and regulations in the 1960s. The French way of evaluating merit is not simply an importation of Anglo-Saxon managerial methods.

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