L’apocalypse ordinaire. La normalisation de l’accident de Fukushima par les organisations de sécurité nucléaire

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5 mars 2019

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Valerie Arnhold, « L’apocalypse ordinaire. La normalisation de l’accident de Fukushima par les organisations de sécurité nucléaire », Sociologie du travail, ID : 10.4000/sdt.14611


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À la différence d’accidents nucléaires du passé, comme celui de Tchernobyl, Fukushima a suscité une remise en cause très courte et limitée de l’énergie nucléaire. Six ans à peine après l’accident de mars 2011, les gouvernements européens poursuivent l’exploitation des réacteurs nucléaires, sûrs d’après eux et ce, en dépit des conséquences observées à Fukushima. Considéré comme une catastrophe exceptionnelle en 2011, l’accident nucléaire est rapidement devenu un événement ordinaire pour le secteur nucléaire européen. En nous appuyant sur une enquête ethnographique réalisée au sein des organisations européennes et internationales de sûreté nucléaire, nous proposons de comprendre cette transformation comme le résultat d’un travail de normalisation qui fait rentrer la catastrophe nucléaire dans les cadres et procédures préexistants de la sécurité nucléaire et la transforme ainsi en un incident que le secteur est capable de surmonter, tout en travaillant de manière incessante les frontières entre les conséquences tolérables et intolérables de l’énergie nucléaire. La normalisation de Fukushima s’inscrit alors dans les transformations de long terme du gouvernement européen du nucléaire, qui contribuent à pérenniser le secteur en véhiculant des cadrages qui rendent la survenue des accidents nucléaires acceptable.

By contrast with past nuclear accidents, such as Chernobyl, the questioning of nuclear energy that followed Fukushima was very brief and limited. Six years after the accident in March 2011, European governments continue to operate nuclear power plants, which they believe to be safe, despite the consequences observed in Fukushima. Considered a major disaster in 2011, the nuclear accident has quickly become an ordinary event for the nuclear sector. Based on an ethnographic study of the work of European and international nuclear safety organisations on the accident, this article sheds light on the reasons and mechanisms behind the transformation of Fukushima. We argue that this shift should be understood as the result of a normalisation process whereby the nuclear disaster is integrated into the pre-existing nuclear safety framework and procedures and hence transformed into an incident that the sector is able to get beyond, while constantly adjusting the boundaries between the tolerable and intolerable consequences of nuclear energy. The normalisation of Fukushima is part of the long-term changes in the government of nuclear energy in Europe, which help to perpetuate nuclear energy by rendering nuclear hazards acceptable.

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