Des motivations au travail. Fabrique et usages du bilan de compétences comme dispositif de revalorisation individuelle

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27 février 2020

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Aurélie Gonnet, « Des motivations au travail. Fabrique et usages du bilan de compétences comme dispositif de revalorisation individuelle », Sociologie du travail, ID : 10.4000/sdt.28316


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Premier dispositif public d’orientation professionnelle des adultes introduit dans le Code du travail en 1991, le bilan de compétences a été construit à l’origine pour répondre à des enjeux de développement professionnel et de promotion sociale des travailleurs. Usant des outils de l’ethnographie combinés à une approche socio-historique des politiques publiques, cet article propose de retracer la dynamique d’un dispositif, de sa construction à ses usages. Procédant à une relecture des expériences personnelles et professionnelles à l’aune des motivations individuelles systématiquement mises en exergue, le bilan a pour objectif de permettre à l’individu d’élaborer, à l’abri du travail et de son « marché », un projet professionnel motivant et motivé, c’est-à-dire conforme aux envies du travailleur et cohérent avec ses compétences et son parcours. Cette personnalisation de la démarche conduit cependant à faire de la connaissance de soi un préalable à tout projet éclipsant les déterminants socio-économiques des rapports de travail et d’emploi. Le travail mené en bilan s’avère ainsi moins procéder à une valorisation économique — qui pourrait sembler l’objectif premier d’un projet professionnel — qu’à une mise en valeur symbolique des compétences et expériences individuelles. En creux, se dessine le développement d’une focale motivationnelle porteuse d’activation et véhiculant l’idée que les problèmes d’emploi et de travail relèvent d’abord d’un manque de motivation.

Created in 1991 as the first public adult career guidance tool, the “skill assessment” is a right introduced with the aim of responding to the issues of professional development and career progress for workers. Using ethnographic tools combined with a socio-historical approach to public policies, this article aims to trace the dynamics of this instrument, from its construction to its uses and implementations. Rereading personal and professional experiences in the light of and with a focus on individual aspirations, the assessment is intended to provide a space separate from work and the “market” where individuals can develop a motivating and motivated career plan, i.e. one that is consistent both with their wishes and with their skills and background. However, this personalisation of the approach makes self-knowledge a prerequisite for any career plan, eclipsing the socio-economic determinants of labour and employment relations. In consequence, the work carried out in the assessment turns out to consist less of an economic valuation — which might seem the primary objective of a career plan — than a symbolic valuation of individual skills and experiences. Implicit in this process is the emergence of a focus on motivation as a source of activation, conveying the idea that employment and work problems are primarily attributable to a lack of motivation.

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