Analyser les interactions de travail. Le cas de la surveillance par bracelet électronique

Fiche du document

Date

3 juin 2020

Discipline
Type de document
Périmètre
Langue
Identifiant
Relations

Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/0038-0296

Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/1777-5701

Organisation

OpenEdition

Licences

https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/ , info:eu-repo/semantics/openAccess




Citer ce document

Christian Licoppe et al., « Analyser les interactions de travail. Le cas de la surveillance par bracelet électronique », Sociologie du travail, ID : 10.4000/sdt.30099


Métriques


Partage / Export

Résumé Fr En

Le développement du placement sous bracelet électronique comme peine de substitution a conduit à la création de pôles centralisateurs de surveillance, où des agents traitent systématiquement les alarmes en appelant les personnes placées sous surveillance électronique au téléphone. Après avoir situé ces alarmes dans le contexte plus large de ce dispositif de surveillance, nous analysons les séquences d’ouverture de ces appels (enregistrés dans le cadre de l’étude), dans la perspective de l’analyse de conversation et de ses fondements ethnométhodologiques. Nous montrons en particulier les différentes manières dont les surveillants formulent la raison de l’appel, leurs implications morales et leurs conséquences sur la trajectoire des appels. Nous montrons également comment les appelés peuvent exploiter les ressources spécifiques de la conversation pour tenter de préempter les formulations de la raison de l’appel par les surveillants, et de minimiser ainsi les effets de pouvoir qu’entraînerait une accusation. Cette approche analytique permet donc, d’une part, de rendre visible la compétence interactionnelle particulière des agents surveillants, qui reste pourtant peu reconnue par l’institution, et, d’autre part, de rendre compte du vécu du travail de surveillance, de manière endogène à celui-ci, à partir d’événements interactionnels souvent trop fugitifs pour des approches ethnographiques classiques. L’article ouvre une perspective pour redonner une plus grande place aux interactions langagières dans les sociologies de l’activité.

The development of electronic tagging as a substitute sentence has led to the creation of monitoring centres, where agents systematically handle alarms by telephoning the offenders. After placing these alarms in the broader context of this surveillance “assemblage”, we analyse the opening sequences of these calls (recorded within the framework of the study), from the perspective of ethnomethodology and conversation analysis. In particular, we show the different ways in which the surveillance professionals formulate the reason for the call (in this accusatory setting), their implications and their consequences for the trajectory of the calls. We also show how those who receive the calls can exploit the specific resources of the conversation to try to pre-empt the supervisors’ formulations of the reason for the call, and thus minimize the power effects of an accusation. This analytical approach makes visible a particular interactional competence that is little recognized by the institution. It aims to account for the experience of supervisory work, from inside the very organization of the activity, by studying interactional events that are often too fleeting for more classical ethnographic approaches to be relevant. More generally, this approach opens up a perspective for restoring greater prominence to linguistic interactions in the sociologies of activity.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en