Les avocat·es en droit de la famille face à leur clientèle. Variations sociales dans la normalisation de la vie privée

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12 septembre 2020

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Céline Bessière et al., « Les avocat·es en droit de la famille face à leur clientèle. Variations sociales dans la normalisation de la vie privée », Sociologie du travail, ID : 10.4000/sdt.33401


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Dans leur ouvrage de référence paru en 1995, Divorce Lawyers and Their Clients, Austin Sarat et William Felstiner ont mis l’accent sur le travail de normalisation juridique réalisé par les avocats en droit de la famille sur la vie privée de leur clientèle. Cet article enrichit cette analyse aveugle au genre et à la classe, à partir d’une enquête collective menée dans une cinquantaine de cabinets de conseil en droit de la famille, dans la région parisienne et l’ouest de la France, entre 2013 et 2016. En fonction de leurs propriétés sociales, les clientes et clients n’ont pas affaire aux mêmes cabinets, ni aux mêmes avocates et avocats, et y reçoivent un conseil plus ou moins approfondi et personnalisé, différencié selon les problèmes juridiques rencontrés. La normalisation juridique est le résultat d’une coproduction entre ces professions libérales du droit et leur clientèle, qui dépend de la confiance qui s’établit entre elles, mais aussi de la capacité de négociation ou de résistance de la clientèle face à son conseil. Dans ce processus, les avocates et avocats sont confrontés à un entrelacs de questions juridiques et morales. Nous montrons ainsi que la normalisation juridique s’accompagne souvent d’une normalisation morale et qu’elle prend des formes très différentes selon la proximité ou la distance sociale entre les avocat·es et leurs client·es. Cette proximité ou distance sociale est appréhendée principalement à l’intersection de rapports sociaux de classe, de genre et d’âge.

In Divorce Lawyers and Their Clients, a book published in 1995, Austin Sarat and William Felstiner examine how a lawyer and a client discuss what aspects of the client’s experience are to be the subject of legal inquiry. They put emphasis on how the law normalises clients’ private lives. This article furthers this analysis using research conducted in the offices of fifty family law firms in the Paris region and western France between 2013 and 2016. Depending on their social situation, clients receive legal advice that is more or less detailed and personalised, and which varies according to the legal issues with which the clients are confronted. Legal normalization is the result of a co-production between lawyers and clients. It depends on the level of trust that the clients place in their lawyers, and on their capacity to negotiate or resist their lawyers’ strategy. During these processes, lawyers are confronted with a mesh of legal and moral issues. In this article, we show that the legal normalisation of clients’ private lives is often also a moral normalisation. It varies according to the social proximity or distance between lawyers and their clients. This proximity/distance is grasped at the intersection of class, gender and age.

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