15 mai 2017
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Treilhou Balaudé Catherine, « De l’imitation à l’inspiration. Shakespeare, contre-modèle et figure tutélaire au cœur de la bataille romantique en France », Actes des congrès de la Société française Shakespeare, ID : 10.4000/shakespeare.3832
Au début de la Restauration en France, la référence à Shakespeare est obligée dans la critique littéraire, et cristallise les positions dans le débat romantique. Shakespeare est le contre-modèle (ou le repoussoir) du courant néo-classique dominant dans les institutions littéraires et théâtrales. Chateaubriand voit quant à lui dans Shakespeare un alliage de défauts et de beautés mais également un génie originaire pour l’Angleterre. Avant de devenir un acteur important de la vie politique de la monarchie de Juillet, l’historien et traducteur François Guizot déplace la question du modèle shakespearien du terrain littéraire à la sphère socio-politique, celle des conditions d’épanouissement du théâtre dans une société et dans un moment historique donnés. Enfin, Shakespeare devient à partir du milieu des années 1820 la figure tutélaire d’un mouvement romantique en quête de légitimité esthétique, et le modèle inspirant la recherche d’un théâtre historique français, qui n’accèdera à la scène officielle que si Shakespeare lui-même peut y être admis.