14 avril 2019
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Jennifer A. Low, « Shakespeare in the Artist’s Book: Sequence, Series, and Adaptation », Actes des congrès de la Société française Shakespeare, ID : 10.4000/shakespeare.4219
Hamlet de Harry Graf Kessler (1930), Hamlet II:2 (1991) et l’œuvre collaborative The Bad Quarto (2015) utilisent Hamlet pour explorer les possibilités qu’offre le livre d’artiste. Un « texte shakespearien » y sert d’outil à l’expérimentation artistique. Le bricolage postmoderne qui en résulte a des conséquences à la fois sur le canon littéraire et sur la forme artistique qu’il représente. Le livre d’artiste, raccroché à un nom connu, devient un défi insouciant lancé à la canonicité, alors même que la présence du texte de Shakespeare donne de la légitimité à l’œuvre produite. Les jeux sur l’espace et la matérialité construisent le texte et redéfinissent ce qu’est un « texte », tandis que l’utilisation de Shakespeare dans le livre d’artiste revivifie notre concept de ce qu’est « Shakespeare ». Ces productions font également émerger des enjeux de sérialité et de corrélation. Les artistes qui créent ces œuvres remettent en cause la série privilégiée par le codex : le mouvement vers l’avant de la série laisse la place aux plaisirs multivalents de la séquence. Il en résulte de nouvelles formes de Hamlet qui modifient notre perception de la version de l’histoire élaborée par Shakespeare.