4 juillet 2020
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/2271-6424
All rights reserved , info:eu-repo/semantics/openAccess
Nora Galland, « L’injure-fable dans Othello : race, sexualité et bestialité », Actes des congrès de la Société française Shakespeare, ID : 10.4000/shakespeare.5611
Dans Othello, certains personnages ont recours aux animaux pour évoquer une libido hors-norme, la défaite de la raison écrasée par les pulsions sexuelles mais aussi des pratiques sexuelles extrêmes. Si les animaux sont associés à la sexualité à travers une série de métaphores et de comparaisons tout au long de la pièce, ils sont particulièrement utilisés pour symboliser la luxure, une sexualité répréhensible et atypique. Ainsi la peur du métissage est exploitée par Iago lorsqu’il annonce à Brabantio que sa fille Desdémone est en train de commettre un acte contre-nature en couchant avec Othello, aussi contre-nature que si elle couchait avec un « bélier noir » ou même « un Barbe ». Ces références animales ne se contentent pas de symboliser simplement la luxure : dans ce contexte précis, ces animaux sont au cœur d’injures racistes. Ces exemples sont importants dans la mesure où ils illustrent ce que j’appelle « l’injure-fable raciste ». Cet article se propose de faire comprendre comment l’injure-fable entremêle race, sexualité et bestialité à travers l’acte injurieux.