6 novembre 2023
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Ralph Dekoninck, « Une augmentation consubstantielle à l’œuvre », Signata, ID : 10.4000/signata.4920
Le présent article propose une perspective différente de celle habituellement adoptée en matière d’augmentation de l’image appliquée aux champs des arts anciens : plutôt que d’envisager l’augmentation comme un surcroît d’informations (selon ce changement d’échelle propre aux big data) ou de la concevoir dans sa dimension immersive (invitant à une plongée dans l’image grâce aux reproductions numériques à très haute résolution, et aux technologies VR), on propose de partir du principe que bien des images ou œuvres d’art du passé sont le résultat d’expériences augmentées, du côté de la création donc, mais aussi du côté de la réception. Il s’agit de montrer dans quelle mesure les dispositifs numériques peuvent ou non contribuer à une meilleure appréhension de ces expériences augmentées du passé, en replaçant les œuvres au sein de vastes réseaux d’autres œuvres, comme au sein de l’espace tant physique que mental avec lequel elles étaient intimement liées, sans compter ses liaisons avec d’autres stimuli sensoriels que le seul sens de la vue. À partir d’un cas d’étude, celui de la Madone des Pèlerins du Caravage, il s’agit plus particulièrement d’interroger la capacité de la Digital Art History à enrichir l’idée de forme symbolique, comme point de rencontre entre sens et forme, intelligible et sensible ou plus exactement entre les dimensions sémantique, kinesique et esthétique ; mais aussi l’idée de figurabilité, laquelle renvoie au travail du sens qui passe par un travail des formes et des forces, à savoir des dynamiques de virtualisation, d’indétermination, d’inchoativité. L’objectif est de réfléchir à la façon dont le modèle de l’« interprétation modélisante » proposé par J. Drucker, qui voit dans la modélisation informatique l’acte herméneutique même, permet de s’appuyer sur les formes symboliques propres aux dispositifs numériques afin de rendre compte de l’augmentation intrinsèque des œuvres.