1 mars 2010
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Xavier Roux, « Temporalités marchandes et rapport à l'avenir dans les interactions bancaires », Temporalités, ID : 10.4000/temporalites.1101
Les interactions bancaires constituent une scène d'observation privilégiée de la rencontre entre deux formes de temporalité des conduites économiques, celles véhiculées par les banques, et celles ancrées dans la vie familiale, l'espace domestique et les mondes sociaux dans lesquels ils s'inscrivent. Il s'agit ici de mettre à l'épreuve l'hypothèse suivante : l'étude des formes collectives du rapport à l'avenir – menée par exemple par Pierre Bourdieu en Algérie dans les années 1950, dans un contexte caractérisé par des changements sociaux profonds – peut être étendue également aux évolutions internes, moins idéaltypiques, des sociétés installées de longue date dans le système capitaliste, comme celles induites par la « mise en marché » de l'activité bancaire en France ces dernières décennies. L'ancrage de plus en plus important de l'activité des banques dans les fonctionnements marchands a modifié en profondeur leurs stratégies commerciales ; elles ont contribué à diffuser des schèmes d'action économique nouveaux auprès des consommateurs. La « mise en marché » de l'activité bancaire a ainsi véhiculé un rapport à l'avenir où se mêlent la croyance dans le progrès, la norme de la mise en projet et l'urgence décisionnelle. Ce rapport à l'avenir est tantôt intériorisé par les consommateurs, tantôt confronté à des résistances caractéristiques.