« En deux temps, un mouvement »

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23 juillet 2020

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Élise Vernerey, « « En deux temps, un mouvement » », Temporalités, ID : 10.4000/temporalites.6844


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S’il est des portails romans dont la structure témoigne d’une volonté d’instaurer une situation propre à la considération de ses fonctions et de ses images, celui de l’abbaye de Saint-Pierre de Moissac peut y être estimé en bonne place. Placé depuis 1130 à l’ouest de la paroi méridionale de l’abbatiale, le porche est imposant et richement orné. Il constitue une source pour l’étude de la temporalité du sacré. Accès à l’édifice dans lequel se déroule la liturgie, le porche est une zone de passage autant que de séparation. Il sert la circonscription du lieu du rituel par rapport à l’espace quotidien. Le cloisonnement qu’il matérialise reçoit une importance particulière dans les monastères, zones de claustration. Marquant une frontière, il définit la temporalité de la liturgie par contraste avec le déroulement séculier du temps. À Moissac, les sculptures témoignent des enjeux de cette distinction temporelle. Les images du tympan rendent visible le rythme singulier qui caractérise la pratique rituelle et met en mouvement ses participants. Les thèmes sculptés sur les parois latérales du porche évoquent eux aussi le rapport de l’homme au temps : ils permettent de l’envisager sous le prisme moral de la liberté de chacun. Les sculptures éclairent les enjeux spirituels du franchissement du porche, passage entre deux temporalités distinctes. L’ensemble répond à une question fondamentale de la vie religieuse : comment l’homme, créature temporelle, peut-il s’unir au Dieu atemporel ?

If there are Romanesque portals whose structures reflect the desire to create a marriage between the considerations of function and image, that of the abbey of Saint-Pierre de Moissac is such a place. Built in 1130 west of the southern wall of the abbey the porch is imposing and richly decorated. It is a source for the study of the temporality of the sacred. As access to a building in which the liturgy takes place, the porch is a passageway, as well as a separation. It serves the constituency of the ritual place in relation to the daily space. The partitioning which it creates is of particular importance in monasteries, a cloistered zone. Marking a boundary, it defines the temporality of the liturgy in contrast to the secular unfolding of time. At Moissac, the sculptures testify to the stakes of this temporal distinction. The images of the tympanum make visible the singular rhythm which characterizes the ritual practice, and sets in motion its participants. The themes carved on the side walls of the porch also evoke the relationship of man to time: they make it possible to consider it under the ‘moral prism’ of the freedom of each one. The sculptures highlight the spiritual issues involved in crossing the porch, the passage between two distinct temporalities. Taken together, the whole answers a fundamental question of religious life: how can man, a temporal creature, unite with the timeless God?

Entre los portales románicos cuya estructura atestigua un deseo de establecer una situación apropiada para la consideración de sus funciones y sus imágenes, la de la abadía de Saint-Pierre de Moissac (Midi-Pyrénées, Francia) ocupa un buen lugar. Situado desde 1130 al oeste del muro sur de la abadía, el porche, imponente y ricamente decorado, es una fuente para el estudio de la temporalidad de lo sagrado. Acceso al edificio en el que se despliega la liturgia, el porche es a la vez un área de paso y de separación. Sirve para circunscribir el lugar del ritual en relación al espacio cotidiano. La partición que materializa recibe particular importancia en los monasterios, que son áreas de clausura. Al marcar una frontera se define la temporalidad de la liturgia en contraste con el desarrollo secular del tiempo. En Moissac las esculturas dan testimonio de los desafíos de esta distinción temporal. Las imágenes del frontón hacen visible el ritmo singular que caracteriza la práctica ritual y que pone en movimiento a sus participantes. Los temas tallados en las paredes laterales del porche también evocan la relación del hombre con el tiempo, que puede ser leída a través del prisma moral de la libertad individual. Las esculturas arrojan luz sobre los problemas espirituales que plantea el hecho de cruzar el porche, como pasaje entre dos temporalidades distintas. El conjunto responde a una pregunta fundamental de la vida religiosa: ¿cómo puede el hombre, una criatura temporal, unirse con el Dios eterno?

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