L’hyperféminisation des chanteuses japonaises : shôjo kashu et aidoru

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20 avril 2021

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Chiharu Chûjô et al., « L’hyperféminisation des chanteuses japonaises : shôjo kashu et aidoru », Transposition, ID : 10.4000/transposition.5910


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Le phénomène des aidoru, ces jeunes vedettes féminines à la fois chanteuses, danseuses et actrices, souvent issues de groupes de pop japonaise fabriqués de toutes pièces par une puissante industrie musicale, s’est grandement développé à la fin des années 1960. La forte médiatisation de ces jeunes artistes les soumet à des exigences importantes, en particulier physiques et morales : elles doivent adopter des tenues et des comportements pour satisfaire et fidéliser leurs fans. Mais leur représentation d’adolescentes modèles aux caractéristiques physiques et aux attitudes hyperféminisées peut troubler, tant elle joue à la fois sur un mode de séduction et d’allusions sexuelles, et sur une apparence volontairement enfantine et immature. Leur carrière et leurs salaires étant déterminés par leur notoriété, cette dernière pouvant rapidement être mise à mal par un scandale touchant à leur vie privée, les aidoru évoluent dans une relation avec leur public qui s’apparente à un dispositif de voyeurisme et de fan service. Cette figure de la chanteuse ou actrice adolescente à succès s’observe déjà avant-guerre, avec le phénomène des shôjo kashu (« fillettes chanteuses »). Elles incarnent alors la pureté et l’innocence de l’enfance et sont bien souvent cantonnées à des répertoires et des rôles qui valorisent ces qualités. Or, dans les années 1950, des artistes comme Misora Hibari semblent s’éloigner peu à peu de cette vision et offrir une image jouant sur une ambiguïté séductrice s’incarnant dans un corps d’enfant. Dans cet article, nous reviendrons sur les contextes historiques et culturels dans lesquels ont évolué shôjo kashu et aidoru, afin de mieux comprendre ce qui constitue un phénomène majeur dans l’industrie musicale japonaise.

The phenomenon of the aidoru, young female stars that are singers, dancers and actresses, and often come from Japanese pop groups made from scratch by a powerful music industry, developed greatly in the late 1960s. The high media coverage of these young artists puts them under important physical and moral demands: they must adopt outfits and behaviors to satisfy and retain their fans. But their portrayal of model adolescents with physical characteristics and hyperfeminized attitudes can be disturbing, as it plays both on seduction and sexual allusions, and on a deliberately childish and immature appearance. Their careers and salaries are determined by their notoriety, which can quickly be undermined by a scandal affecting their privacy, and the aidoru evolve in a relationship with their public that resembles a device of voyeurism and fan service. This figure of the successful teenage singer or actress has been present since before the war, with the phenomenon of shôjo kashu ("girl singers"). They embody the purity and innocence of childhood and are often confined to repertoires and roles that value these qualities. However, in the 1950s, artists like Misora Hibari seemed to gradually move away from this vision and offer an image playing on a seductive ambiguity embodied in a child's body. In this article, we will return to the historical and cultural contexts in which shôjo kashu and aidoru evolved, in order to better understand a major phenomenon in the Japanese music industry.

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