Strella (film de Panos Koutras, 2009), une version queer du mythe d’Œdipe

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13 janvier 2014

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Sophie Coavoux, « Strella (film de Panos Koutras, 2009), une version queer du mythe d’Œdipe », Transtext(e)s Transcultures, ID : 10.4000/transtexts.487


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Troisième long métrage du cinéaste grec Panos Koutras, Strella (A woman’s way), est sorti en 2009. Entièrement autoproduit, le film a connu à sa sortie un succès international, notamment au Festival du film de Berlin où il a été sélectionné dans la section Panorama. Strella est généralement classé par la critique dans la mouvance queer du cinéma et s’inscrit également dans une tendance nouvelle du cinéma grec, puisque Koutras fait partie du collectif FoG (Filmmakers of Greece). Le sujet, comme la forme du film, est audacieux, violent, volontairement dérangeant, à la limite de l’indicible. Il s’agit d’une immersion dans l’univers athénien du transsexualisme, où se mêlent des êtres blessés, marginaux, hors norme – prostitués, anciens détenus, toxicomanes –, univers où sont bousculées les normes officielles de l’identité et du désir. Mais ce n’est pas, à proprement parler, un film sur le transsexualisme puisque le thème majeur de Strella est celui de la filiation. On peut alors considérer le film comme une relecture queer, et plus, une réécriture, très libre, des fondements de la culture grecque, de l’antiquité à la culture populaire : le mythe d’Œdipe et la tragédie de Sophocle, Œdipe roi, mais aussi la Callas, Mélina Mercouri. Cet article vise à analyser ce récit de filiation queer et à montrer en quoi Strella est une tentative de renouveler la réflexion sur la famille autant que celle sur l’identité sexuelle et genrée, en défaisant les normes culturelles imposées au genre, à la filiation et à l’amour.

Third feature film of the Greek filmmaker Panos Koutras, Strella (A woman's way), released in 2009, was an international success. It was selected at the Cinema Festival in Berlin in the Panorama section. Critics generally identify Strella as an example of queer cinema but it is also part of a new trend in contemporary Greek cinema, Koutras being a “foggist” (a member of FoG, Filmmakers of Greece). The subject, like the form of the film, is bold, violent, deliberately disturbing, almost unspeakable. It is an immersion in the Athenian world of transsexualism, where are living side-by-side wounded people, the fringes of the society, misfits – prostitutes, (ex-)prisoners, drug addicts – a world where the official standards of identity and desire are disrupted. But this is not, strictly speaking, a film about transsexualism, as the major theme is kinship. Then we can consider the film as a queer revision, and more, a queer rewriting, of the foundations of Greek culture, from Antiquity to popular culture : the myth of Œdipus and Sophocles' tragedy (Œdipus the King), but also Maria Callas and Melina Mercouri. This paper aims to analyse this narrative of queer kinship, to show how Strella is an attempt to renew traditional understandings of the family and sexual, gendered identities, and to dismantle the cultural norms imposed on gender, kinship and love.

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