4 octobre 2021
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Clément Barbier et al., « Les régimes d’emploi précaire dans le secteur logistique », Travail et emploi, ID : 10.4000/travailemploi.10083
À partir des données d’une enquête collective franco-allemande réalisée dans les agglomérations de Paris, Francfort-sur-le-Main, Orléans et Kassel, l’objet de cet article est d’analyser le rôle joué par l’intérim comme outil de production et de mobilisation de la main-d’œuvre ouvrière des entrepôts logistiques. Il rend compte des régimes d’emploi précaire à l’œuvre dans les entrepôts logistiques où sont effectuées des tâches répétitives et éprouvantes, faiblement rémunérées, offrant des perspectives d’évolution professionnelle extrêmement limitées. S’ils s’organisent en France et en Allemagne autour des différences de salaires et de statuts entre travailleur·ses temporaires et permanent·es, ces régimes d’emploi précaire se structurent avant tout localement en fonction de stratégies élaborées par les entreprises pour capter la main-d’œuvre, d’une part, et de tactiques ouvrières spécifiques déployées pour aménager cette précarité, d’autre part. La construction de hiérarchies matérielles et symboliques entre ouvrier·ères et entre entrepôts d’un même territoire organise dès lors les captivités intérimaires, que celles-ci se jouent à l’intérieur d’une même entreprise dans l’attente d’une embauche en contrat à durée indéterminée (CDI) ou à l’échelle de la zone logistique où les circulations de la main-d’œuvre précaire participent également à la (re)production de cette dernière.