25 juillet 2019
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Christian Lavarenne, « Lazar Zamenhof (1859-1917). Du sionisme au hillélisme et de l'hébreu à l'espéranto », Tsafon, ID : 10.4000/tsafon.1379
Pour Zamenhof (1859-1917) la « solution de la question juive » et de l'exil passait d'abord par le recours à une langue neutre – par défaut l'espéranto, après l'idée de l'hébreu, jugé trop difficile pour devenir une langue largement parlée et maternelle (puis du yiddish) – et par un pont neutre entre les religions (voire une « religion neutre », sorte d'éthique commune laissant coexister les religions de chacun) afin de créer aussi une implantation non plus uniquement juive mais neutre et tolérante, prémices du peuple nouveau qu'allait créer la nouvelle langue. La « solution » tiendra finalement à l'amour inconditionnel, non seulement en paroles mais en actes, envers chaque homme du seul fait que celui-ci est un être humain et donc un frère, définition de son « homaranismo », ultime stade, dégagé de toute connotation juive, de son Hillélisme (du nom de Hillel l'Ancien, contemporain de Jésus) : une fois tous les gens qui nous entourent devenus pour nous sans exception nos frères et sœurs, il n'y a plus d'étrangers et encore moins d'ennemis mais une immense famille humaine ; et lorsqu'on se trouve en famille partout sur la terre, il n'y a donc plus, nulle part, d'exil. Contrairement à sa langue, sa pensée, que ses détracteurs ont appelée son « rêve mystico-social » et ont combattu comme mettant en danger la neutralité de l'espéranto, n'a pas abouti à une réalisation concrète.