9 juin 2016
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Ophir Lévy, « Contre le split-screen. Autopsie d’un artifice », TV/Series, ID : 10.4000/tvseries.1302
Presque aussi ancien que le cinéma lui-même, le procédé du split-screen, consistant à diviser le cadre filmique en plusieurs portions, compte parmi les figures stylistiques les plus marquantes de 24 heures chrono. Or, les usages qui en sont faits, aussi bien au cinéma que dans la série, apparaissent bien souvent d’une grande pauvreté, le split-screen se résumant à exacerber les modes d’écriture propres au cinéma : ingestion au sein du cadre du montage alterné ou du champ contrechamp, nivellement des raccords, atténuation de la dimension de choix propre au cadrage, aliénation automatique des différentes images à une seule et même temporalité, etc. Pourtant, dans 24 heures chrono, l’utilisation du split-screen présente un intérêt inattendu. À travers le morcellement de l’image et l’altération de sa « lisibilité », grâce à des effets de confusion et de perte de repères, le split-screen constitue l’un des instruments privilégiés d’un certain sadisme narratif qui contribue grandement à l’originalité de la série et au plaisir qu’elle nous procure.