Subversive suburbia : L’effondrement du mythe de la banlieue résidentielle dans les séries américaines

Fiche du document

Date

28 juillet 2016

Discipline
Type de document
Périmètre
Langue
Identifiant
Source

TV/Series

Relations

Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/2266-0909

Organisation

OpenEdition

Licences

https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/ , info:eu-repo/semantics/openAccess


Résumé Fr En

Ce texte s’appuie sur les propos échangés lors de la table ronde animée par les cinq auteurs dans le cadre de la soirée Grand Public du colloque » Les séries télévisées dans le monde » (Le Havre, 15 juin 2011). Les nouvelles séries télévisées américaines offrent une vision de plus en plus dévalorisante des banlieues résidentielles, traduisant une inversion du regard collectif porté sur ce lieu emblématique de l’American Way of Life. Ce renversement est visible à travers les multiples conflits, tensions et dérives auxquels les personnages de séries qui habitent les banlieues sembleraient aujourd’hui confrontés. À l’image de Wisteria Lane, où les rangées de maisons pimpantes, les allées coquettes et les pelouses impeccables dissimulent mal l’accumulation de trahisons et de meurtres en tous genres, la banlieue résidentielle se transforme désormais en théâtre des illusions, habitée par des êtres au destin tourmenté ou à la personnalité pervertie : de l’enseignant de chimie contraint de fabriquer des amphétamines pour payer sa chimiothérapie (Breaking Bad, AMC, 2008-) à la mère de famille trafiquante de marijuana (Weeds, Showtime, 2005-2012) ou encore aux Hells Angels ballotés entre le trafic d’armes et la vie de famille (Sons of Anarchy, FX, 2008-), du lotissement polygame (Big Love, HBO, 2006-2011) à la prison dorée pour mère au foyer délaissée (Mad Men, AMC, 2007-), l’image paisible et idyllique de la suburb semble plus que jamais s’effriter, laissant transparaître la faillite morale d’une société égarée dans la glorification d’une normalité pavillonnaire aussi factice qu’illusoire.

This text draws upon the comments exchanged during the round table lead by five authors during the Grand Public evening event of the conference “Les séries télévisées dans le monde [Televised Series in the World]” (Le Havre, June 15th, 2011). New American TV series offer an increasingly depreciated view of residential suburbs, translating into an inversion of the collective esteem of these emblematic places of the American Way of Life. This reversal is visible through multiple conflicts, tensions, and deviations that suburban characters from TV series are confronted with today. In the image of Wisteria Lane, where the smart rows of houses, well-kept alleys, and impeccable lawns hardly dissimulate masses of betrayals and murders of all sorts, the suburb has transformed into a theater of illusions, inhabited by people with tormented destinies or perverted personalities: from the chemistry teacher forced to cook amphetamines to pay for his chemotherapy (Breaking Bad, AMC, 2008–) to the mother who sells marijuana (Weeds, Showtime, 2005–2012), or the Hells Angels tossed back and forth between arms trafficking and family life (Sons of Anarchy, FX, 2008–), from polygamous subdivisions (Big Love, HBO, 2006–2011) to the golden prison of an abandoned housewife (Mad Men, AMC, 2007–), the peaceful and idyllic image of the suburb seems more degenerated than ever, letting show through the moral failure of a society led astray by a residential normalcy that is just as contrived as illusory.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en