Penny Dreadful ou comment la littérature peut-elle donner naissance à une série ?

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6 décembre 2017

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Isabelle Périer, « Penny Dreadful ou comment la littérature peut-elle donner naissance à une série ? », TV/Series, ID : 10.4000/tvseries.2188


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Penny Dreadful est presque un cas d’école pour qui se propose d’analyser les rapports entre les séries télévisées et la littérature : de l’intertextualité à la transfictionnalité, de la citation à l’allusion, de la littérature à l’objet-livre, elle brasse une quantité incroyable de références explicites ou implicites afin de donner naissance à un monde vacillant entre fantastique et horreur. C’est cette richesse que nous nous proposons d’étudier.L’intrigue et les personnages de la série sont édifiés sur une intertextualité affichée, qui brasse le Dracula de Bram Stoker, le Portrait de Dorian Gray d’Oscar Wilde et le Frankenstein de Mary Shelley. Cette simple énumération constitue un indice du traitement que la série leur réserve : elle s’en sert, plus qu’elle ne les sert, pour donner naissance à un univers transfictionnel où le spectateur doit naviguer entre le plaisir de la nouveauté et celui de la reconnaissance. Mais la série s’appuie également sur nombre de références littéraires hétérogènes, de Shakespeare au Grand Guignol, en passant par les poètes romantiques anglais ou le genre du « penny dreadful » qui lui permettent de tenir un métadiscours sur sa propre esthétique. Plus généralement encore, cette série est un tissu de réminiscences littéraires, alliant culture légitime (égyptomanie et spiritisme, chez Poe par exemple) et culture populaire (comics, jeux de rôle, culture victorienne de type steampunk…). Or, sur ce fond de références hétérogènes, se greffe une surreprésentation de l’objet-livre : cadeaux, bibliothèques, lettres, livre des morts… Au point qu’on pourra se demander en quoi ces différentes représentations du littéraire viennent appuyer le métadiscours produit par les références intertextuelles de la série.

Penny Dreadful is practically a case study for the analysis of the relationship between TV and literature: from intertextuality to transaction, from quotes to allusions, from literature to the book as object, the series includes an astounding number of references (both explicit and implicit) in order to create a world somewhere between horror and the supernatural. It is this rich tapestry that I intend to examine.The story and its characters are openly intertextual, using Bram Stoker’s Dracula, Oscar Wilde’s Picture of Dorian Gray, and Mary Shelley’s Frankenstein. This simple list gives an idea of the treatment the characters receive: they are tools to enter a transactional universe where the viewer must navigate between the pleasure of novelty and that of recognition. But the series also relies on a number of diverse literary references, from Shakespeare to the Grand Guignol Theatre, with the Romantic poets and the “penny dreadful” genre in-between - the latter of these allows the series to maintain a metafictional discourse on its own aesthetics. More generally, the series is a tapestry of literary memories, merging “legitimate” culture (Egyptomania and spiritism, as in Poe’s work for example) and popular culture (comics, role-playing games, steampunk Victorianism). However beyond this background array of references, the series displays a fascination for the book as object, which appears as a gift, in libraries, in letters, as a “Book of the Dead” - to the extent that one could wonder how these different representations of literature participate in a metanarrative produced by the series’ intertextual references.

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