18 juillet 2019
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Hélène Breda, « De l’œuvre au(x) « monde(s) » : ce que le tissage narratif apporte à une adaptation science-fictionnelle sur petit écran », TV/Series, ID : 10.4000/tvseries.3531
Cet article propose de retravailler la notion de « tissage narratif » (Breda, 2015), en développant de nouvelles pistes théoriques qui permettent d’analyser des séries télévisées complexes. Plus précisément, il s’agira de se questionner sur ce que cette approche narratologique apporte à l’étude de l’adaptation télévisuelle d’un roman de science-fiction. L’exemple choisi est The Man in the High Castle (Amazon, 2015-), tirée du Maître du Haut Château de Philip K. Dick (1962).Le passage d’une œuvre courte à un format long et feuilletonesque permet, dans l’exemple étudié, d’opérer un « étoffement » de la narration. Cette nouvelle métaphore textile sera nourrie par l’utilisation de schémas inspirés de la théorie sociologique des graphes, qui vont donner une matérialité à la multiplication des connexions entre personnages et intrigues sur une temporalité longue.L’expansion de la narration grâce à la sérialité participe ici d’une activité de world building, en mettant en place tout un monde fictionnel, à la fois « peuplé » et géographiquement étendu. L’appartenance de The Man in the High Castle à la culture de l’imaginaire et au genre uchronique permet en outre le passage d’un « monde possible » simple à un multivers, ajoutant une strate supplémentaire à la narration complexe.