18 juillet 2019
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Diane Bénédic-Meyer, « La construction d’un tissage émotionnel au féminin dans la série Outlander », TV/Series, ID : 10.4000/tvseries.3574
Avec quatre saisons diffusées et une cinquième en tournage, la série américano-britannique Outlander (Starz, 2014- ) représente un cas d’étude pertinent pour explorer la manière dont le format sériel donne à voir la cohérence du personnage. Créé par Ron Moore, le showrunner de Battlestar Galactica (Sci-Fi, 2003-2009), Outlander prête une attention toute particulière au réalisme émotionnel de ses personnages au sein d’un monde fictionnel marqué par la science-fiction et l’Histoire. Claire Beauchamp, jeune infirmière de la seconde guerre mondiale, se retrouve mystérieusement propulsée dans le contexte mouvementé de l’Ecosse jacobite. Le tissage émotionnel du personnage féminin se construit sur la durée de la série feuilletonesque où chaque épisode est différent et participe à l’étirement du personnage. Le corpus étudié comprend les deux premières saisons de la série ainsi que la première moitié de la saison 3 jusqu’aux retrouvailles du couple de Claire et Jamie après vingt ans de séparation (« A. Malcolm », épisode 305).Cet article entend démontrer comment l’adaptation sérielle permet à la fois de rationaliser un contenu très riche et parfois décousu et d’intensifier la narration pour mieux donner à voir les facettes du personnage. La série se prête d’autant plus à cette démonstration qu’elle débute comme une adaptation fidèle du matériau littéraire d’origine de Diana Gabaldon pour s’en émanciper peu à peu. L’adaptation sérielle se dote de motifs narratifs spécifiques pour dire l’authenticité du regard féminin de Claire comme le foyer narratif unique ou le female gaze. Il sera aussi intéressant de voir comment le tissage émotionnel de Claire se développe au sein de la matrice du couple notamment par le biais d’une conversation de l’absence. Enfin, la prise en compte du genre féminin du public de la série amènera à explorer la culture participative au féminin à l’heure des réseaux sociaux.