19 février 2016
https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/ , info:eu-repo/semantics/openAccess
Anne Crémieux, « Rich Dykes from L.A. are called Lesbians », TV/Series, ID : 10.4000/tvseries.738
« Vous n’avez jamais pensé à intenter un procès contre l’équipe The L Word pour avoir volé vos idées ? » écrit DeLandDeLakes sur le blog d’Alison Bechdel, créatrice des Dykes to Watch Out For. Une autre blogueuse écrit de DTWOF comme « The L Word, en forme de BD, avant que The L Word n’ait été créé. » Je voudrais présenter comment The L Word partage un nombre considérable de traits avec DTWOF. En effet, les deux séries mettent en scène un groupe d’amies lesbiennes qui ont un mode de vie lesbien, discutent de et expérimentent des événements communautaires tels que les défilés gay pride et les croisières lesbiennes, ont des enfants par insémination artificielle et sont réputées pour établir des graphiques pour se tenir au courant de leurs conquêtes amoureuses. Dans les deux cas, la forme sérielle permet une forte identification avec de nombreux personnages, qui présentent des perspectives conflictuelles sur le genre et la sexualité, l’éthique personnelle et politique. Un élément majeur constitue pourtant la différence des supports et de l’envergure des publics. En tant que bande dessinée publiée exclusivement par des magazines queer de l’underground, la série de Bechdel n’a jamais atteint le public du courant dominant que The L Word a dû séduire pour survivre sa première saison sur Showtime. Les deux séries proposent de différentes approches de la culture lesbienne américaine de la fin du 20e et du début du 21e siècle, en montrant comment le choix de viser un public bien plus large à la télévision a pu résulter en une représentation différente de la manière dont les femmes négocient leur genre et leur sexualité pour s’identifier elles-mêmes comme lesbiennes, plutôt que gouines.