Enquêter en tant que Libanaise et être ethnicisée comme « autre » dans des milieux migratoires libanais en Afrique de l’Ouest

Fiche du document

Date

20 novembre 2020

Discipline
Type de document
Périmètre
Identifiant
Relations

Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/1287-471X

Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/1773-021X

Organisation

OpenEdition

Licences

https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/ , info:eu-repo/semantics/openAccess



Sujets proches Fr

Femmes libanaises

Citer ce document

Marwa El Chab, « Enquêter en tant que Libanaise et être ethnicisée comme « autre » dans des milieux migratoires libanais en Afrique de l’Ouest », Cahiers de l’Urmis, ID : 10.4000/urmis.1868


Métriques


Partage / Export

Résumé Fr En

Il n’est pas rare que des chercheurs en sciences sociales éprouvent des difficultés à se faire accepter parmi leurs enquêtés, même lorsqu’ils maitrisent les principaux repères culturels des milieux sociaux qu’ils étudient. Cet article relate l’expérience d’une chercheuse et anthropologue libanaise enquêtant auprès de populations libanaises en Afrique de l’Ouest, avec lesquelles elle entretient des relations familiales. Pensant initialement pouvoir revendiquer un statut de « native » parmi eux, elle découvre à son arrivée à Ouagadougou, à Abidjan et à Dakar, que son assimilation aux groupes libanais locaux ne va pas de soi. Sur la base d’éléments physiques, comportementaux et sociaux, ses interlocuteurs l’ethnicisent comme « autre » – marocaine, égyptienne ou française, en particulier – et lui apposent un label « d’outsider ». Les circonstances et contextes de ce terrain d’étude soulèvent des questions d’ordre méthodologique. La proximité culturelle qui légitimait intellectuellement l’approche de la chercheuse se heurte sur le terrain à des mécanismes de distanciation entretenus par les enquêtés. Ceux-ci prennent la forme de négociations et de redéfinitions des identités ethniques et culturelles, affectant à terme aussi bien la chercheuse que son sujet de recherche.

It is common for researchers in social sciences to experience difficulties and obstacles when trying to gain access to their fieldwork and attain acceptance by the participants of their research. This happens even when they have an intimate knowledge of the main cultural dynamics within the social circles they study. This article analyses the experience of a Lebanese anthropologist investigating Lebanese people in West Africa, with whom she has family ties. She thought initially that she could claim "native" status, but discovered upon her arrival in Ouagadougou, Abidjan and Dakar that belonging to these social circles was far from self-evident. Because of physical, behavioral and social differences, her Lebanese respondents ethnicized her as "different" – mainly as a Moroccan or a French woman – labeling her as an "outsider". The circumstances and contexts of this fieldwork raise a methodological issue. Cultural proximity – which intellectually legitimated the anthropologist’s approach – has been challenged by mechanisms of distinction maintained by the participants of the research. This has given rise to negotiations and redefinitions of ethnic and cultural identities, which have ultimately affected the researcher as well as the participants of her research.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en