L’enrôlement de Madagascar dans la REDD+ : domestiquer une opportunité internationale

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21 mai 2014

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Moïse Tsayem Demaze, « L’enrôlement de Madagascar dans la REDD+ : domestiquer une opportunité internationale », VertigO - la revue électronique en sciences de l’environnement, ID : 10.4000/vertigo.14744


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L’étude de la mise en œuvre de la REDD+ (Réduction des Émissions de gaz à effet de serre résultant de la déforestation et de la dégradation des forêts, y compris les activités de gestion durable des forêts et d’accroissement des stocks de carbone) à Madagascar révèle le caractère Nord-Sud des relations internationales que génère ce mécanisme. Ces relations associent l’État malgache et plusieurs autres acteurs : Banque Mondiale, organisations non gouvernementales, organismes de coopération et d’aide au développement, etc. Les entretiens semi-dirigés et les observations de terrain montrent que ces acteurs enrôlent l’État malgache pour le préparer à mettre en œuvre la REDD+. Fragilisé par une instabilité institutionnelle, Madagascar accepte d’autant plus l’aide étrangère ou internationale que le pays est pauvre et qu’il a recours, depuis plusieurs décennies, aux financements étrangers ou internationaux, pour faire face aux problèmes environnementaux. La dimension marchande (crédits carbone générés) ne semble pas étrangère à l’engouement pour le financement de la REDD+ à Madagascar, ce qui permet à ce pays de bénéficier de cette nouvelle opportunité internationale. Dans ce contexte, la marge de manœuvre de l’État apparaît faible et la REDD+, telle qu’elle est conçue et déployée au sein du territoire national à travers des projets pilotes, ne correspond pas nécessairement à une politique endogène de réduction de la déforestation. Il se pose alors la question de la pérennité et de l’efficacité de ce mécanisme, puisque l’État et les acteurs nationaux ou locaux sont secondaires dans la gouvernance mise en place.

The study of REDD+ (Reducing greenhouse gases Emissions from Deforestation and forest Degradation, including sustainable management of forests, and enhancement of carbon stocks) implementation in Madagascar reveals the North-South relations generated by this mechanism. These relationships link the Malagasy State and several other actors : the World Bank, non-governmental organizations, cooperation agencies and development assistance, etc. Semi-structured interviews and field survey show that these actors enlist the Malagasy State to prepare to implement REDD+. Weakened by institutional instability, Madagascar accepts even more foreign and international aid that the country is poor. For several decades, the country has used foreign and international financing in order to deal with environmental problems. Market size (carbon credits) seems to favour REDD+ financing in Madagascar. This allows the country to benefit from this new international opportunity. In this context, the scope of the State is weak and REDD+, as it is designed and deployed within the national territory through pilot projects, does not necessarily reflect an endogenous deforestation reduction policy. This raises the question of the sustainability and the effectiveness of this mechanism, since the State and the national and local actors are secondary in the governance set up.

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