23 novembre 2020
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Florence Eloy et al., « Les formes de distinction parmi les jeunes auditeurs de rap et de r‘n’b : d’une sociologie de la consommation à une sociologie de la réception », Volume !, ID : 10.4000/volume.8603
Cet article a deux ambitions : observer le rap et le r‘n’b à travers le prisme du public adolescent des années 2000, et construire cette observation autant par une étude de la consommation (à l’aide de données quantitatives) que par une analyse des modes d’appréhensions mobilisés (via entretiens et observations). On se donne ainsi les moyens de vérifier dans quelle mesure les musiques hip-hop et leurs auditeurs sont pris dans des logiques « classiques » de légitimité culturelle, y compris chez les plus jeunes générations et pour ces genres musicaux associés au populaire. Notre approche permet également de s’intéresser aux « prises » (ou « déprises ») spécifiquement liées à ces esthétiques musicales et dont se saisissent plus ou moins les différents adolescents.Suivant les dispositions culturelles intériorisées dans leur passé, les mêmes caractéristiques esthétiques peuvent constituer aussi bien des supports du goût que des « déprises » chez les différents auditeurs. En outre, nous montrerons que toutes les prises potentielles du rap et du r‘n’b ne bénéficient pas de la même légitimité culturelle au début des années 2010 en s’intéressant à la valeur symbolique attribuée par l’instance de légitimation que constitue l’École aux diverses franges de ces genres et à leurs différents modes d’écoute.