2002
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Revue québécoise de linguistique ; vol. 31 no. 1 (2002)
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Yves-Charles Morin, « Les premiers immigrants et la prononciation du français au Québec », Revue québécoise de linguistique, ID : 10.7202/006844ar
À la conception largement répandue dans le grand public que «l’accent» québécois reflète surtout les usages linguistiques des dialectes ruraux des provinces d’origine des colons du xviie siècle, on opposera ici une analyse des traits de prononciation qui caractérisent cet accent. Ce sont surtout la prononciation des mots outils, les valeurs spécifiques des allophones, la base d’articulation, la prosodie et l’intonation qui établissent les caractéristiques phonétiques dominantes d’un «accent» particulier. Celles-ci sont cependant très fluctuantes au cours de l’histoire et peuvent difficilement être rapportées aux usages anciens. Seules les distributions des distinctions phonémiques suffisamment fréquentes permettent des comparaisons historiques. Dans presque tous les cas, l’usage québécois moderne reflète les usages parisiens — souvent ceux de la norme — du xviie siècle, plutôt que les patois ou les français de l’Ouest de la France.