2004
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Meta : Journal des traducteurs ; vol. 49 no. 1 (2004)
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Francine Kaufmann, « Un exemple d’effet pervers de l’uniformisation linguistique dans la traduction d’un documentaire : de l’hébreu des immigrants de « Saint-Jean » au français normatif d’ARTE », Meta: Journal des traducteurs / Meta: Translators’ Journal, ID : 10.7202/009030ar
Nous nous proposons de mettre en évidence l’écart créé entre le message d’un film documentaire décrivant les difficultés d’intégration d’immigrants pauvres en Israël et la version française réalisée pour la chaine Arte, en fonction d’une politique linguistique exigeant un français normatif, plus ou moins uniformisé.Saint-Jean (1993) décrit la vie d’un village de caravanes du nord d’Israël à travers l’histoire personnelle de six immigrants de diverses origines. Leur accent, leur niveau d’hébreu, les fautes grammaticales, l’emploi simultané de plusieurs langues ou de mots empruntés témoignent notamment de leur capacité ou de leur degré d’adaptation à la société d’accueil mais aussi de leur ancienneté dans le pays.Malgré la demande du traducteur d’indiquer ces caractéristiques linguistiques dans les sous-titres et dans les passages en voice over, ARTE a maintenu son exigence d’un français normatif. Quel est le prix à payer, au nom du principe d’acceptabilité ?