La reproduction sociale dans les familles françaises des immigrants partis de l’île de Ré au Canada au XVIIe siècle

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2002

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Revue d'histoire de l'Amérique française ; vol. 55 no. 3 (2002)

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Claire Lambert et al., « La reproduction sociale dans les familles françaises des immigrants partis de l’île de Ré au Canada au XVIIe siècle », Revue d’histoire de l’Amérique française, ID : 10.7202/010414ar


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Cette étude cherche à cerner différents éléments ayant pu influencer la décision de 37 hommes et femmes de quitter la paroisse de Saint-Martin de l'île de Ré en direction du Canada au xviie siècle. Dans la majorité des cas, les émigrants et leurs familles, de souche martinaise, sinon rhétaise, avaient baigné dans un environnement social, économique et religieux spécifique, marqué notamment par la proximité avec le port de La Rochelle. En premier lieu, la société martinaise était profondément conditionnée par la monoculture de la vigne. Même si l'exploitation était le plus souvent de taille réduite et morcelée, les surfaces cultivées étaient en général suffisantes pour en vivre, d'autant que la pratique d'un travail annexe pouvait assurer des revenus complémentaires. Les familles des émigrants n'étaient nullement miséreuses, comme le démontre l'étude des apports au mariage. Mais, dans le but d'éviter un morcellement croissant de l'exploitation à la suite d'un partage égalitaire strict en contexte de saturation du terroir, les familles mirent en place des stratégies visant à sa préservation. Cette situation pouvait engendrer le départ de certains, les émigrants s'excluant alors eux-mêmes du partage successoral. En deuxième lieu, les futurs émigrants ont pu être sensibilisés aux voyages au long cours par suite de l'activité portuaire importante de Saint-Martin. Enfin, l'influence de La Rochelle sur l'île de Ré n'était pas seulement économique, mais également idéologique. Ce bastion de la Réforme véhiculait les idées protestantes auxquelles adhéra une partie de la population martinaise, dont quelques émigrants pour la colonie.

This article examines different factors which may have influenced the decision of 37 men and women to leave the parish of St. Martin in the Island of Ré to go to Canada during the XVIITH century. For the majority of them, the emigrants and their families originated from St. Martin, if not from the Island of Ré, and lived in a specific social, economic, and religious environment, influenced in particular by the proximity of La Rochelle. Many factors may have played in favor of emigration. Firstly, St. Martin lived from wine cultivation. The average family wineyard being small but still profitable, it was important not to diminish its size through a strict equalitarian sharing among the heirs. Some compensatory strategies were used in order to preserve the integrity of the land, and these strategies may have encouraged children to emigrate. Secondly, many among the future emigrants may have been familiar with transoceanic voyages, since St. Martin was an important harbour. And lastly the religious influence of La Rochelle must be taken into consideration. This strong hold of the Reform spread many Protestant ideas to which part of the population from St. Martin adhered, including some emigrants to the New World.

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