Les 35 heures en France : vers une conciliation famille-travail plus égalitaire ?

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2006

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Enfances, Familles, Générations ; no. 4 (2006)

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Hervé Defalvard et al., « Les 35 heures en France : vers une conciliation famille-travail plus égalitaire ? », Enfances, Familles, Générations, ID : 10.7202/012894ar


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Lors des négociations d’entreprise sur les 35 heures en France, l’analyse d’un corpus de cinquante-deux entretiens auprès de signataires d’accords Aubry I a permis de mettre en avant différentes conceptions du temps de travail : une approche englobant le professionnel et le familial pour les femmes et une approche dissociant ces temps pour les hommes ; une approche plus égalitaire pour les femmes DS et plus traditionnelle pour les autres. Ces conceptions ne se différencient cependant pas seulement à travers le statut – délégués syndicaux ou mandatés – et le genre des signataires, trois lignes de fragmentation s’opèrent au-delà de ces catégories et sont mises en avant dans cet article. Ainsi, la question du rapport sexué au travail sépare les DS femmes des DS hommes et rapproche ces derniers des mandatés hommes, voire des mandatées femmes avec lesquelles ils partagent une déclinaison au féminin de la « conciliation » du temps de travail avec le temps familial. Un effet générationnel sépare ensuite les DS et mandatés plus anciens des DS et mandatés plus jeunes qui partagent avec les acteurs de leur génération (les trentenaires) une conception plus globale et plus égalitaire des temps et qui se rapproche ainsi du rapport au temps plus homogène des femmes. Enfin, une troisième ligne de fragmentation se fait jour entre l’Ile de France et la Province, la dissociation des temps – travail d’un côté, famille de l’autre – pour les hommes est plus visible en province qu’en Ile de France où une conception plus homogène des temps se rapproche de celle des femmes et des jeunes.

At the time of negotiating the 35-hour working week in France, an analysis of a corpus of 52 interviews with the signatories of the Aubry I agreements, brought out many different conceptions of what is meant by “work time”. They included an approach in which both professional and family time were considered as a single unity where women were concerned, but dissociated in the case of men; a more egalitarian approach in the case of female trade union delegates (UDs) and a more traditional one in the case of others. These different concepts are not, however, only dependent on the status of the person involved – UDs or company representatives (CRs) – nor yet on the sex of the signatories. There are in fact three “fault lines” that override these categories and that are discussed in this article. Thus, we will note the question of gendered relationships in the workplace, which, on the one hand, distances the female UDs from the male UDs, and, on the other, brings the latter closer to both the male and female CRs, with whom they share a feminine approach to the reconciliation of working time and family time. Then there is the generation gap, that divides the more senior UDs and CRs from the younger UDs and CRs, who share with their generation (those in their thirties) a more overall, more egalitarian notion of time and who, thus, come closer to adopting the more homogenous attitude of women to time as a whole. Finally, a third fault line was noted that separated the Ile de France and the provinces: the dissociation of time – work and family life in two separate compartments is more noticeable in the provinces than on the IDF, where there is a more homogeneous sense of time, similar to that shared by women and young people.

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